Un provocateur sioniste condamné à Paris



Le nommé Raphaël Lellouche a écopé d'une amende de 800 € pour menace de crime ; il devra en outre payer 1.500 € de dommages et intérêts à la victime, M. Garcia, et lui verser 800 € au titre des frais de justice.

L'audience, qui a eu lieu le mois dernier, traitait de faits remontant à la fin 2004.

Un dimanche après-midi de novembre 2004, tandis que M. Garcia et sa femme se promènent dans le quartier du Marais, M. Garcia, qui porte un keffieh autour du cou, est accroché par un groupe de 4 hommes encagoulés. Ceux-ci le coincent dans une rue peu passante, et le somment de leur donner son keffieh. Le rapport de forces étant ce qu'il est, M. Garcia s'exécute.

Il se rend ensuite au commissariat de police, où il aura du mal à faire enregistrer une première plainte. Mais il parvient à faire publier, quelques jours plus tard, le récit de ses mésaventures dans le journal Libération (qui titre la correspondance : « Délit de keffieh à Paris »).

Le quotidien ayant exigé que le courrier des lecteurs soit signé par son auteur, M. Garcia reçoit dans la foulée une série d'appels téléphoniques à son domicile, dont celui-ci : « On a retrouvé votre écharpe. On va vous la rapporter avec quelques amis, vous l'aurez autour du cou avec quelques ingrédients supplémentaires ».

Nouvelle plainte donc, qui permet à la police d'identifier rapidement l'auteur anonyme des menaces. Il s'agit de Raphaël Lellouche, qui se présente comme « consultant », agrégé de philosophie et sémiologie.

Le procureur décide qu'il n'y a pas lieu de poursuivre ( !), mais ordonne quand même un « rappel à la loi », c'est-à-dire une procédure au cours de laquelle la personne en infraction est convoquée par un officier de police judiciaire, lequel a pour tâche de signifier à l'intéressé qu'il ne faut pas recommencer ce genre de choses.

Mais M. Lellouche, guère intimidé, en rajoute, se pose en victime de « l'antisémitisme » et d'un « pogrom » ; il hurle, insulte les policières (« connasses »), bref, refuse ledit « Rappel à la Loi », et contraint ainsi l'appareil judiciaire à le mettre quand même en examen pour menace de crime contre les personnes, un délit passible d'une peine d'emprisonnement pouvant atteindre 5 ans.

A l'audience, Lellouche se rendra pareillement odieux. Les quatre voyous auteurs de l'agression n'ont pour leur part jamais été retrouvés, et aucun élément matériel n'indique que Lellouche ait eu partie liée avec eux. Mais ce dernier aura le culot d'affirmer qu'en portant un keffieh -symbole de terrorisme palestinien -- dans un quartier « juif », la victime a bien mérité son sort.

Dans sa plaidoirie, Me Jean-Yves Halimi, pour la partie civile, s'est étonné qu'il ait finalement fallu attendre le comportement extravagant de M. Lellouche avec les policiers pour déclencher des poursuites. Lesquels policiers n'ont curieusement pas porté plainte contre M. Lellouche, comme l'a fait remarquer Me Halimi.

On ne s'étonnera qu'à peine, en revanche, de l'absence complète de représentants de la presse, y compris du journal Libération (pourtant protagoniste de l'affaire), lors du procès. Non plus que du silence du CRIF qui, s'il représentait effectivement les intérêts des Juifs comme il le prétend, aurait dû dans l'instant se démarquer publiquement d'un énergumène tel que Raphaël Lellouche. Il est vrai que le CRIF n'a même pas été capable de se débarrasser de l'un de ses dirigeants, le nommé Alex Moïse, animateur de la Fédération Sioniste de France, après que ce dernier avait été condamné par les tribunaux, pour s'être adressé des messages antisémites ... à lui-même.