Dernières nouvelles : 15 novembre 2005.

Germar Rudolf est arrivé à l'aéroport de Francfort. Mis en état d'arrestation, il a été probablement envoyé à la prison de Stuttgart.

C'est là qu'il avait été condamné à 14 mois de prison, il y a dix ans.

La presse ne parle pas de refaire le procès, comme il est d'usage de le faire en France après une condamnation par contumace. Mais on ne doute pas qu'un autre dossier pourra être ouvert sur les activités de Rudolf après sa condamnation.

La deuxième journée du procès Zündel a tourné en eau de boudin. Le juge a déclaré que l'avocate Silvia Stolz, qui était agréée comme « défenseur de devoir », est récusée parce qu'elle est soupçonnée de vouloir faire du mal aux juifs et pourrait se trouver inculpée de ce chef ou d'un autre, tout aussi vague.

Autrement dit, elle qui avait demandé la récusation du juge, se trouve récusée par le juge.

La justice allemande est une chose merveilleuse qui n'a d'équivalent nulle part, sauf dans Alice au Pays des Merveilles, où son fonctionnement est décrit par anticipation.

Le lecteur gagnera beaucoup à s'y reporter. Nous sommes incapable d'expliquer ce qu'est exactement un « défenseur de devoir ». Mais la semaine passée le juge avait clairement dit qu'il ne pouvait pas tolérer que l'avocate de Zündel soit « proche » des idées de Zündel.

Il apparaît ainsi très clairement que l'inculpé, qui n'a pas le droit de se défendre en arguant de la justesse de ses propres idées, ne peut pas choisir librement son défenseur, qui, lui-même, ne peut pas parler librement puisqu'il est sous la surveillance constante du procureur qui n'attend que la première occasion pour l'inculper à son tour.

Il est donc techniquement impossible de se défendre.

Le juge a repousssé les débats à une date ultérieure, non fixée. Il faut que Zündel trouve un nouveau « défenseur de devoir » (Pflichtverteidiger) qui soit probablement acceptable pour le juge et le procureur, et que cet avocat prenne connnaissance du dossier (quelques milliers de pièces accumulées par la police depuis une quinzaine d'années).

C'est pourquoi le procureur a pu glissser aux journalistes que les débats ne reprendront que l'année prochaine. Aux alentours de la Saint Glin-Glin, si tout va bien...

D'ici là, Zündel pourra célébrer le troisième anniversaire de son incarcération arbitraire.

Comme vient de le dire Israel Shamir (14 novembre) : «The trial of Zundel is an attack on basic human freedom - freedom of thought and expression. People of left and right should support Ernst Zundel, for today it is him, but tomorrow it may be you.» (Le procès de Zündel est une attaque portée contre les droits de l'homme les plus élémentaires, la liberté de penser et la liberté d'expression. Les gens de gauche comme les gens de droite devraient soutenir Zündel car aujourd'hui, c'est lui, mais demain, ce peut être vous.)

Suivre ce combat pour la liberté de pensée et la liberté d'expression, sur le site http://www.litek.ws/aaargh