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Le diable est dans les détails

L'article de l'officine de désinformation à façade antifasciste et pro-palestinienne dépendante des services spéciaux franco-israéliens dénommée « Scalp Réflexes », paru sur son site Internet http://reflexes.samizdat.net, traitant du procès Dieudonné et Faurisson, ainsi que la réponse à cet article, de Jean Bricmont, permettent de mettre en évidence certains détails révélateurs de la réalité du milieu antisioniste et pro sioniste parisien (le site reflexes.samizdat.net reçoit selon le site de statistiques statbrain.com, environ 40 visites par jour).

Par Michel DAKAR

Nota :

L'auteur du présent article a fréquenté la mouvance libertaire dans les années 1996 à 1999 à Paris. Il était un familier de l'immeuble du CICP – Centre international de culture populaire, du 21ter rue Voltaire à Paris 11ème, immeuble regroupant Réflexes, et d'autres organisations de ce type. Il a participé une fois à une émission du Scalp Réflexes, sur Radio Libertaire, du temps où existait cette émission. Il a été un intervenant régulier de deux émissions, l'une « Ni dieu ni maître », le dimanche matin, dite anticléricale, qui existe toujours, l'autre qui a disparu, le mardi matin, « A bas la loi ». Il a participé pendant deux années aux activités du groupe TCP – Travailleurs Chômeurs précaires en colères, de la mouvance de l'OCL – Organisation communiste libertaire, qui se réunissait juste au-dessus de Ras l’front dans l'immeuble de Réflexes (on les voyait partir à la chasse aux fascistes, des freluquets imbéciles avec des petites matraques). Il connaissait personnellement les responsables du CICP, (Massiah et Pastrana), professeurs à l'école d'architecture de Paris-La Villette (UP 6), rue de Flandres, lui-même ayant obtenu son diplôme d'architecte à cette école, et ayant eu un moment les deux pour enseignants. Il a été plusieurs années membre de la Ligue des droits de l'Homme, section du 19ème arrondissement. Vers la fin de 2001, l'auteur s'est intéressé à la politique étrangère et particulièrement à la situation au Proche-Orient, ce qui s'est traduit par une condamnation par la 17ème chambre de Paris à 5000 euros et un mois de prison avec sursis sous le prétexte de négationnisme et d'antisémitisme, en 2004, pour sa dénonciation du génocide des Palestiniens et la responsabilité des sionistes dans ce génocide, puis par deux autres condamnations du même acabit (5000 euros; 17ème chambre en 2006 et 2000 euros; 8ème chambre Versailles en 2006), pour avoir créé une association (CODEIG), reconnue légale par la 1ère chambre civile de la Cour d'appel de Paris, en novembre 2006, malgré le demande de dissolution présentée immédiatement dès sa création par le parquet de Paris, et dont l'objet est la lutte contre le génocide en général, dont celui des palestiniens. Cette association possède la capacité juridique à se porter partie civile, ce qui est à retenir. L'auteur est l'un des rares libertaires, anti-hiérarchiques, anti-religieux, qui se soit aventuré dans le domaine proche oriental, et qui soit resté indépendant. Ce qui guide son action est uniquement le respect des principes fondamentaux du droit. L'auteur a fait l'objet, de façon coordonnée avec les deux dernières poursuites judiciaires, d'une entreprise de « déstabilisation » à la petite semaine, de la part de certains services, qui se sont ingéniés à violer son domicile et sa vie privée, opiniâtrement durant deux années et demi, puis, qui ont tenté pour s'en débarrasser, de l'expédier en psychiatrie, par l'intermédiaire de l'Hôpital Maison blanche et de l'Infirmerie psychiatrique de la Préfecture de police de Paris. Une plainte au Comité des droits de l'homme de l'ONU à Genève, est actuellement en cours d'élaboration par son avocat, maître Jean-Louis Chalanset, pour l'ensemble de ces péripéties, lequel avocat est d'ailleurs aussi celui de Jean-Marc Rouillan, d'Action Directe. Pour l'anecdote, l'auteur est à l'origine chrétien catholique de rite orthodoxe, né en Syrie de père syrien et de mère française, dans une région où l'on parle encore l'Araméen, qui était la langue du personnage de fiction Jésus Christ, et aussi la langue de la population juive de l'époque, l'hébreu n'étant plus qu'une langue liturgique utilisée uniquement par les prêtres. Son nom signifie « l'Homme ». Il est lui, si on veut, un authentique sémite, à la différence de tous ces gens de passage, et récemment installés en Palestine. L'auteur a vu, dans l'affaire de Palestine, uniquement un prétexte pour continuer à traiter son thème favori, d'une manière plus profonde et plus générale, celui du partage égalitaire de l'espace, soit celui du respect du droit à la vie.

Le Diable est dans les détails

Tout d'abord, l'article de Jean Bricmont, est en soi un modèle d'hypocrisie.

En effet, comment peut-on répondre à un article anonyme, provenant d'un site dont les auteurs sur le whois.sc sont anonymes, qui sont domiciliés à une adresse fantaisiste, article qui prend sa place dans une longue série d'articles du même acabit, dont la somme de travail qu'ils représentent démontre sans autre nécessité de preuve que l'auteur unique - car c'est invariablement le même style pauvre, riquiqui, dénué de toute originalité et de créativité, à la fois geignard et fielleux, qui se répète invariablement, l'auteur faisant penser à une machine programmée pour pisser un seul type de copie – est sans aucun doute salarié à temps plein à ce genre de besogne, sans faire état en tout premier lieu de la nature grossièrement policière de cette production, de son caractère manipulatoire caractéristique des officines de guerre psychologique, dont le mélange systématique du vrai et du faux est l'un des procédés coutumiers, comme un autre qui apparaît clairement dans cet article est de désigner classiquement l'une de ses cibles, comme étant probablement un agent double pour le discréditer dans son milieu : « Peter Rushton donc, en chemise blanche sur la photo du procès, est un sulfureux personnage. Indéniablement issus de l’extrême droite anglaise la plus radicale qui soit, il sera proche un temps du British National Party et de Nick Griffin, avant d’en être exclu pour d’obscure raison. Certains de ses détracteurs le taxant volontiers d’agent provocateur, voir d’espion ».

N'est-ce pas un peu déplacé de répondre sur un ton aussi sérieux et en ayant pris autant de peine à un travail de flic, de plus anonyme, soit un matricule, un « code barre », de plus à un flic du plus bas étage, un flic d'influence, c'est à dire dont le but unique du travail est de déposséder de son libre arbitre la population, de lui ôter sa capacité de choisir, de discerner, type de personnage qui se résumait de lui-même dans le roman de Vladimir Volkoff « Le Montage », mais avec une toute autre dimension que celle du micro-scorpion du Scalp Réflexes, par sa réflexion : « Je serai l'incube de la pensée française » (incube : Larousse de la langue française 1977, époque pré-américano-sioniste, du latin incubus cauchemar, sorte de démon qui abuse des femmes pendant leur sommeil).

Si monsieur Jean Bricmont est si conventionnel et si respectueux pour un agent du maintien de l'ordre qu'il affiche combattre, c'est qu'il est au fond très attaché à cet ordre, ce qui est d'ailleurs le cas de l'ensemble de ce milieu anti et prosioniste, ce qui au fond signifie que tous sont d'une essence identique, qu'ils recherchent tous au fond le pouvoir, qu'ils émanent d'un même groupe sociologique, de la caste des dominants, des oppresseurs de la masse, et qu'il ne s'agit entre eux que de se concurrencer. Dans ce milieu, on a du respect pour l'uniforme.

Pour en revenir à nos moutons, au cheptel parisien des anti et pro sionistes, des moutons blancs et des moutons noirs, l'article du besogneux anonyme apporte deux éclairages sur ce milieu.

Le premier est l'inépuisable « Messager », l'Arrissala (Harry Salade), Abdelhakim Séfrioui. Il en est question dans l'article du « code barre ». Il en a déjà été question dans plusieurs autres de ses articles. Mais ce qui est remarquable, c'est que le matricule n'a pas une seule fois fait état au sujet de Harry Salade, de ce qui est vraiment remarquable dans son cas. Monsieur Salade est en effet l'un des comparses de la bande de musulmans aux ordres qu'a tenté de mettre en place dans les années 2003 à 2006 Sarkozy du temps où il était ministre sous Chirac (équipe Abderhamane Dahmane, Daoud Meskine, chapautés par Eric Raoult, avec la participation du clan hypersioniste représenté par l'avocat Gilles-William Goldnadel). Monsieur Salade était le trésorier de l'organisation dite « Conseil des Imams de France », censée regrouper deux centaines d'imams à l'échine souple, aux reins bien graissés, des virtuoses de la courbette, penchés en direction non pas de la Mecque, mais d'un petit état pas très musulman sur la côte de la Méditerranéenne. Monsieur Salade, du temps où il était fréquenté, aimait à se vanter d'avoir rencontré personnellement Sarkozy, et aussi l'ancien chef des RG, Yves Bertrand.

Tout cela passe à la trappe dans les communiqués de manipulation du fonctionnaire anonyme « antifasciste ». Pourquoi ??? ça dérangerait-t-y tant qu'ça !!

Tout cela est parfaitement su par tout le milieu antisioniste parisien, dont le clan Dieudonné-Soral, de même que par le clan du côté d'en face, dit d'extrême-gauche, piloté par Olivia Zémor, de la CAPJO-Europalestine, qui a un temps collaboré avec monsieur Salade, comme d'autres propalestiniens professionnels d'extrême gauche.

Dans le dernier jet de l'officine policière « antifasciste », un petit rajout au sujet de monsieur Salade apparaît :

(Rappel : le Collectif Cheick Yassine, est l'organisation de monsieur Salade)

« La liste enfin ne serait pas complète si nous n’évoquions Joss, incontournable garde du corps de Dieudonné, qui cette fois ci s’était entouré de quelques costauds que l’on voyait encore récemment autour du Collectif Cheick Yassine et qui seraient aussi à l’origine d’une mystérieuse Ligue de Défense Musulmane. Ce Collectif ayant pourtant officiellement rompu avec Dieudonné (entre autre pour cause d’incompatibilité d’humeur avec le sieur Soral) mais garde visiblement de très bonnes relations avec Joss. Cela montre aussi qu’il serait faux de le cataloguer simplement comme « gros bras » puisqu’il fait le lien avec pas mal de monde (dont le PMF de Mohamed Latrèche par exemple). »

L'autre point lumineux de l'article tient en ce passage :

«On retrouve même ce livre [ Nota : il s'agit du livre de Paul Eric Blanrue, Sarkozy, Israël et les juifs,] cité en exemple par des certains milieux pro-palestinien qui ces dernier temps, au nom de l’antisionisme sont prêt à de nombreuse compromissions tel que Jean Bricmont (essayiste belge, proche de Michel Collon, et qui trouvera l’éditeur) ou encore la CAPJPO – Europalestine (Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche Orient) qui décide de vendre le livre en question dans la librairie appartenant à sa responsable. Il y figurera d’ailleurs en vitrine. Plus récemment c’est Alain Gresh qui en conseillera la lecture. ».

Le courageux flic anonyme lâche que la responsable de la CAPJO, Olivia Zémor, possède en nom propre la librairie Résistance. La librairie Résistance fait partie d'un ensemble qui regroupe cette librairie et une salle de conférence de plusieurs centaines de mètres carrés. A Paris, posséder un tel ensemble immobilier vous place automatiquement au moins dans la première tranche de l'ISF.

 Ce que tout le monde sait, au sujet d'Olivia Zémor, et que comme pour Harry Salade, tout le monde feint d'ignorer; c'est qu'Olivia Zémor était (ou est encore), membre de Lutte Ouvrière, et même de son bureau. Or, cela pose trois petits problèmes.

Le premier, c'est que Lutte Ouvrière a fait, il y a une dizaine d'années, son petit nettoyage, sa petite épuration, de tout ce qui était en son sein radicalement antisioniste.

Le second, c'est que Lutte Ouvrière est un parti certes de façon « innofficiel », mais de gouvernement. C'est le cas de toutes les formations aux deux extrémités du spectre politique. Elles sont en charge de gérer dans un but de maintien de l'ordre étatique, les « dysfonctionnements » sociaux qui sinon devraient faire l'objet d'une répression brutale et visible contraire à l'apparence démocratique et humanitaire affichée par notre régime (sans-papiers, précaires, sdf, masse arabo-musulmanne et Palestine, personnels virés en raison de délocalisation ...). Lutte Ouvrière applique une ligne directive en apparence radicalement oppositionnelle (« le camp de travailleur »), mais en réalité pro-gouvernementale. Dans le domaine de la Palestine, ce qui est le cas de la CAPJO-Europalestine d'Olivia Zémor, qui n'est sans doute qu'une émanation de Lutte Ouvrière, cela signifie que la ligne de la CAPJO est le soutien à l'état d'Israël, et l'encadrement tendant à la pacification, à la neutralisation, de l'opposition à l'éradication de tout non-juif en Palestine.

Le troisième, c'est celui du financement de la CAPJO, que l'artiste policier anonyme pose là. Lutte Ouvrière est financé par l'industrie pharmaceutique, c'est de notoriété publique. D'ailleurs Olivia Zémor se présente comme une ancienne journaliste dans le domaine pharmaceutique du médicament.

On n'a jamais encore su que la très fameuse industrie pharmaceutique, qui se porte bien quand tout le monde va mal, dont le rapport avec le « camp des travailleurs » est plutôt celui du kapo avec le camp de travail, ce qui devrait être le vrai slogan de Lutte Ouvrière, le camp de travail, portait en son cœur la population palestinienne, ni d'ailleurs aucune autre population, sauf pour l'amoindrir, la faire dépérir pour enfler ses bénéfices. La seule limite à l'industrie pharmaceutique, est de ne pas faire crever la bête. Dans le domaine de la Palestine, est-ce une garantie pour la population palestinienne ?

Texte écrit et assumé par Michel DAKAR, le 21 octobre 2009.


Nota : dans la réponse de Jean Bricmont, l'auteur remarque que l'article de Réflexes est relayé par l'AFPS (« relayé par l'AFPS (http://www.france-palestine.org/article12838.html »). L'AFPS est domiciliée dans la même « casemate » (sas en acier, vitre blindée), que Réflexes, de même que l'Union des juifs français pour la paix, au 21 ter rue Voltaire à Paris 11ème. Cet immeuble du CICP (Centre international de culture populaire), est notoirement tenu par la gauche (PC-PS-LCR-NPA) et l'extrême gauche sioniste, et passe avec l'immeuble de la CNT, 33 rue des Vignoles à Paris 20ème, pour deux hauts lieux de manœuvre et pour un vivier, de la police politique parisienne de la sinistre Préfecture de police. Bellacacio est de la même obédience.

Pour se faire une idée de la mouvance tenue directement par la police politique du régime, dont Réflexes n'est que l'un des éléments, aller à la page liens, du site de Réflexes.

Alternative Libertaire (AL) : http://alternativelibertaire.org/
Confédération Nationale du Travail (CNT) : http://www.cnt-f.org
Fédération Anarchiste (FA) : http://www.federation-anarchiste.org/
Organisation Communiste Libertaire (OCL) : http://oclibertaire.free.fr/
Scalp-Reflex Paris : http://scalp-reflex.over-blog.com

Act-Up : http://www.actupp.org/
Mouvement de l’Immigration et des Banlieues (MIB) : http://mibmib.free.fr/
Samizdat : http://www.samizdat.net/
Squats : http://www.squat.net/
Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques : http://www.csia-nitassinan.org/
Soutien a Leonard Peltier :
 http://www.freepeltier.org/ (anglais)
 http://freepeltier.free.fr/ (français)
Soutien a Mumia Abu Jamal : http://www.cosimapp-mumia.org/
No Pasaran : http://nopasaran.samizdat.net/
Ras l’Front : http://www.raslfront.org/
RASH Paris : http://membres.lycos.fr/durruti/
SRA (Solidarité Résistance Antifa) : http://solidarite.samizdat.net/
RASH-SCALP Limoges : http://www.redskins.fr.st/

Organisations et revues antifascistes ALLEMAGNE
Nadir Infos, Gruppen, Zeitungen und eine umfangreiche Linksammlung
AUTRICHE
Rosa Antifa Wien :
Dokumentationsarchiv DIE Informationsquelle zu Rechtsextremismus in Österreich

Sur le Web
No Pasaran http://nopasaran.samizdat.net

Solidarite Résistance Antifa http://solidarite.samizdat.net


Annexe :

1 - Article du site reflexes.samizdat.net.

2 - Réponse de Jean Bricmont.


1 - Article du site reflexes.samizdat.net.

http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article444

Procès Dieudonné - Faurisson : la Cour des Miracles négationnistes !

Publié le 30 septembre 2009, mise à jour le 2 octobre 2009
par REFLEXes

Mardi dernier 22 septembre avait lieu à Paris le procès de Dieudonné et de Robert Faurisson qui étaient jugés pour leur « attentat humoristique » - comme se plait à l’appeler Dieudonné, y compris devant ses juges - au Zénith en décembre dernier. Cette « oeuvre humoristique » consistait, rappelons-le, en la remise par Dieudonné d’un prix de « l’infréquentabilité et de l’insolence » à Robert Faurisson. Non content de son petit effet, et au cas où le message n’aurait pas été assez clair pour son public (sait-on jamais !), ce prix était remis par son technicien Jacky, portant pour l’occasion un pyjama affublé de l’étoile jaune. On ne pouvait être plus clair !
Nous ne nous éterniserons pas sur l’audience en elle-même, Dieudonné faisant son numéro habituel, les avocats des parties civiles jouant leur rôle sans trop d’efforts tant il y a de matière à …, le public étant lui aussi tel qu’on l’espérait, riant gras des bons mots de « l’artiste » [1], et lançant des « au bûcher ! » à l’intention du Président de la chambre.
Plus intéressant à observer était la composition du public venu apporter son soutien au nouveau tribun « antisioniste » [2]. Bien entendu il y avait là la troupe habituelle de ses supporters, dont beaucoup figuraient sur la fameuse Liste Antisioniste des européennes :
 Ginette Skandrani, que nous ne présentons plus ici. Toujours là, d’autant que Dieudo lui ayant rendu hommage sur scène avec Faurisson, elle ne pouvait que lui rendre la pareille.
 Quelques membres d’Egalité & Réconciliation [3], dont Marc Georges et Julien Limes, respectivement secrétaire général d’E&R et chargé du secrétariat, tous deux très présents durant la campagne européenne. Julien découvrira d’ailleurs à cette occasion que faire de la politique n’est pas toujours de tout repos, notamment sur certains marchés.
 Pierre Panet, 15e sur la Liste Antisioniste et membre fondateur du site Les Ogres (site proche de Dieudonné depuis sa création). Moins connu que Ginette Skandrani mais tout aussi actif, cela fait plusieurs années qu’on le voit s’agiter aux côtés de Dieudonné, tellement proche que son adresse est aussi celle de Bonnie Productions et des Productions de la Plume, les deux structures organisatrices des spectacles de Dieudonné [4]. Anne-Sophie Mercier, auteur de La vérité sur Dieudonné paru en 2005 rapporte les propos suivants de Pierre Panet : « Israël a une vrai responsabilité dans les attentats du 11 septembre. Ces israéliens qui faisaient le V de la victoire dans les rues de Tel-Aviv, on les a filmé pendant qu’ils ne regardaient pas ! Moi j’ai vu ce film que les sionistes ont ensuite fait disparaître. » [5].
Il faut dire que c’est le même homme qui voit en Faurisson un « humaniste » dans un texte publié le mois dernier sur le site de l’association Entre la Plume et l’Enclume [6]. Fait peu étonnant, Faurisson ne l’oublia pas dans les remerciements qu’il prodigua au Zénith.
 Ahmed Moualek, animateur du site La Banlieue s’exprime, qui visiblement très fier de son nouveau « bon mot » traitera un vieux monsieur probablement membre d’une association partie civile, de « juifiste ». Ce qui bien entendu n’est pas une insulte antisémite selon Ahmed Moualek mais est sensé désigné les « juifs sionistes extrémistes » !!
 Pour finir, les incontournables DuponT et DuponD de l’extrême droite antisémite, les mal nommés Thomas Werlet du Parti Solidaire Français et Charles Alban Scheppens [7]. Thomas Werlet qui doit se sentir de plus en plus isolé dans ce conglomérat hétéroclite. Les alliances contre nature ont leur limite, il semblerait que son groupuscule de « ratonneurs » trouve de moins en moins grâce aux yeux de beaucoup.
 A noter l’absence, ou presque, de Frédéric Chatillon, ancien responsable du GUD et proche de Dieudonné. Il fût pourtant nommé durant l’audience par Stéphane Lilti, avocat de l’association J’accuse, comme l’un des principaux pourvoyeurs d’écrits révisionnistes dans le monde arabe. Mais s’il manquait à l’appel, ce n’était pourtant pas faute d’avoir fait le déplacement, puisqu’il accompagnera Dieudonné jusqu’à l’entrée mais fera rapidement demi-tour, probablement par crainte de se retrouver sous les feux de la rampe médiatiques. Un excès de timidité surprenant de la part de quelqu’un qui est pourtant coutumier des lieux.
 La liste enfin ne serait pas complète si nous n’évoquions Joss, incontournable garde du corps de Dieudonné, qui cette fois ci s’était entouré de quelques costauds que l’on voyait encore récemment autour du Collectif Cheick Yassine et qui seraient aussi à l’origine d’une mystérieuse Ligue de Défense Musulmane. Ce Collectif ayant pourtant officiellement rompu avec Dieudonné (entre autre pour cause d’incompatibilité d’humeur avec le sieur Soral) mais garde visiblement de très bonnes relations avec Joss. Cela montre aussi qu’il serait faux de le cataloguer simplement comme « gros bras » puisqu’il fait le lien avec pas mal de monde (dont le PMF de Mohamed Latrèche par exemple).
Jusque là rien de bien surprenant, car malgré les tensions et divergences, face à l’adversaire (entendez par là le « lobby qui contrôle tout », dont la justice !), tout ce petit monde resserre les rangs.
En revanche, si Dieudonné avait ses supporters, Faurisson avait lui aussi les siens, et pour le coup cela avait un arrière goût d’ « internationale révisionniste ».
Bien que représenté par son avocat, Robert Faurisson, tout comme son frère Jean [8], assistait à l’audience, sans que personne ne semble les remarquer d’ailleurs puisque nul journaliste n’en fera état. Il faut dire qu’ils se sont tous tenus bien à l’écart.
Mais la dream-team de Faurisson était ce jour-là passablement renforcée par des « pointures » de la négation, puisque des « célébrités » de renommé internationale telles que Michelle Renouf, Guillaume Nichols et Peter Rushton étaient venus soutenir le vieux professeur.
Comment faire court avec de tels personnages, aux CV si chargés ?
« Lady » Michelle Renouf (puisqu’elle se présente ainsi) est une révisionniste anglo-australienne. Ou plutôt une espèce de porte-parole de la mouvance, voire d’icône. Très proche de l’anglais David Irving [9], elle participa à la conférence de Téhéran en décembre 2006 [10], mais sa principale activité est le soutien aux négationnistes dans leurs démêlés judicaires. En 2007, elle était au côté de son compatriote Peter Rushton lors d’un rassemblement de soutien à Ernst Zündel devant l’ambassade d’Allemagne à Londres [11]. Fin 2008 c’est pour Fredrick Töben [12] qu’elle s’activa. On a pu aussi la voir invitée par le BNP British National Party de Nick Griffin, ou encore au côte de David Duke, un des plus actifs des suprématistes blancs américains. Plus récemment elle produira un film documentaire « Jailing Opinions », film qui fait le point sur les persécutions (n’ayons pas peur des mots) dont ils se disent les victimes, et dans lequel on retrouve en bonne place Robert Faurisson invité de P. Rushton. Distribué via Internet le site du film a pour webmaster le même Peter Rushton, décidément très actif !
Peter Rushton donc, en chemise blanche sur la photo du procès, est un sulfureux personnage. Indéniablement issus de l’extrême droite anglaise la plus radicale qui soit, il sera proche un temps du British National Party et de Nick Griffin, avant d’en être exclu pour d’obscure raison. Certains de ses détracteurs le taxant volontiers d’agent provocateur, voir d’espion.
Pourtant, comme toute rumeur, elle laissera des traces et il sera déclaré persona non grata dans certains courants de l’extrême droite anglaise. Cela ne l’empêchera pas de s’intéresser de très prêt à la création du White Nationalist Party, créé début 2000 par des anciens de Combat 18 jugeant trop mou le BNP, où il participera à certains de leurs meetings. Il intervient ici lors d’un meeting du British national party.
Enfin, au milieu, le dernier de ce trio n’est pas non plus totalement inconnu. Guillaume Fabien Nichols, d’origine américaine mais ayant choisi la nationalité française, est un proche collaborateur du Professeur Faurisson depuis plus d’une dizaine d’années. Il est son traducteur en anglais, mais ayant vécu plusieurs années en Italie il s’est aussi fait le porte parole du professeur dans ce pays, notamment auprès de l’Institut Enrico Mattei de Claudio Moffa [13]. On le soupçonne d’être l’animateur du blog « inofficiel » du Professeur Faurisson.
Mais s’il est vrai que l’on ne peut reprocher à Dieudonné les mauvaises fréquentations de Faurisson, il est évidemment plus que malhonnête de sa part de feindre, comme il le fit à l’audience, l’ignorance des opinions de ses invités !!
Car c’est bien chez lui (du moins dans son théâtre) que tout ce petit monde s’est retrouvé pour fêter les 80 ans du vieux professeur, et comme le montrent ces photos suivantes, il semblerait qu’il soit maintenant bien introduit dans le club des « infréquentables ». Pratique, pour son prochain Zénith, il pourra faire l’économie d’un invité et se remettre le prix directement !!
Mais au vue de sa piètre prestation, on peut se demander si les mêmes répondront à l’appel sans l’implication de Faurisson. Contrairement à ce dernier, Dieudonné n’a en effet pas profité de ce procès pour en faire une tribune pour « la liberté d’expression » ou la « recherche sur la vérité historique » selon la phraséologie révisionniste. Bien au contraire, il s’est obstiné à déclarer qu’il ne connaissait pas le travail de Robert Faurisson. Effectivement peu glorieux.
Petit retour en arrière…
Au printemps dernier sort un livre appelé à susciter la polémique. Non pas dans le domaine littéraire puisqu’il est complètement passé sous silence mais, une fois de plus sur Internet, qui joue là son rôle de « média libre » et ouvert à tous. Dès le début, le livre de Paul Eric Blanrue, puisque c’est de lui qu’il s’agit, Sarkozy, Israël et les juifs, fait un véritable buzz selon l’expression à la mode. Vu le titre, et bien que l’auteur prétende se référer à Raymond Aron et son De Gaulle, Israël et les juifs, l’ouvrage est encensé (avant même sa lecture) par pléthore de sites ou blogs politiquement peu sympathiques [14]. On retrouve même ce livre cité en exemple par des certains milieux pro-palestinien qui ces dernier temps, au nom de l’antisionisme sont prêt à de nombreuse compromissions tel que Jean Bricmont (essayiste belge, proche de Michel Collon, et qui trouvera l’éditeur) ou encore la CAPJPO – Europalestine (Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche Orient) qui décide de vendre le livre en question dans la librairie appartenant à sa responsable. Il y figurera d’ailleurs en vitrine. Plus récemment c’est Alain Gresh qui en conseillera la lecture.
Dans cet ouvrage PE Blanrue va prendre toutes les précautions afin que son livre ne soit pas taxé d’écrit antisémite. Consacrant tout un chapitre au terme de « lobby juif » qu’il réfute et au sujet duquel il déclare préférer celui de « réseaux pro-israéliens ». Fort bien ! Tout comme il n’hésitera pas à citer nombre d’intellectuels juifs (Esther Benbassa, Elisabeth Schemla, Théo Klein…) quand ceux-ci émettent des réserves ou critiques à l’égard d’Israël ou d’un dirigeant communautaire trop excessif dans ses déclarations. Allant même jusqu’à dénoncer ce « faux archi connu » qu’est le Protocole de Sages de Sion, ou déclarer stupide « car inexacte » l’idée que tous les juifs de France auraient un point de vue identique.
Mais alors, nous direz-vous, qu’est-ce qui nous gène dans ce livre ??
Tout d’abord son auteur, son parcours et son passé (nous allons y revenir). Mais aussi un sentiment de malaise ressenti à sa lecture, pas « la nausée et les mains sales » dont nous parlait Desproges à propos du journal Minute, non, mais une désagréable impression de déjà vu ou entendu tout de même. Par exemple lorsqu’il parle de la faillite de la « banque juive Lehman Brothers », reprenant un article du site d’information Rue89. En réalité dans la note de bas de page citant la source, il apparaît clairement que Rue89 n’accole pas du tout le terme de « juive » à la banque en question. Or depuis bien longtemps, on sait qui accole systématiquement cette précision, surtout associée à la banque ou aux métiers de la finance. En ferait-on de même avec un coiffeur ?? Ou lorsqu’il tente de nous démontrer qu’il existe bien un « vote juif », prenant pour exemple la consigne de vote sanction contre Valéry Giscard d’Estaing en 1981 émanant du Renouveau Juif [15]. Sa conclusion est alors effarante : « résultat : François Mitterrand élu … Voila bien une résultante notable de l’influence juive en France, avouée, tamponnée et signée… ». Que voilà des déductions bien mal orientées quand on sait que Jacques Chirac a du faire bien plus de mal a VGE que « les juifs » ou « le vote juif ».
Les sources sont tout autant sujettes à caution, puisqu’au milieu de notes provenant de la presse généraliste, on trouve les sites des « pseudo agences de presses alternatives » que sont Novopress des Identitaires ou Altermédia qui en France fut animé par Unité radicale puis Christian Bouchet et des proches avant de finir entre les mais d’une petite équipe membre ou proche de l’ex-RED.
Mais répétons-le, l’auteur, très habilement et malgré quelques ratés, s’est efforcé de lisser son propos, et notre lecture critique doit certainement beaucoup au fait de connaître certains éléments du passé de Blanrue, passé qui est somme toute très clair.
Et quel passé !!
Si il fait souvent référence à ses racines chrétiennes (notamment dans l’interview qu’il accorde le 27 mai à Thierry Meyssan pour le Réseau Voltaire) ce n’est pas anodin. Cela motiva en effet ses premiers engagements à la fin des années 1980 et il fut ainsi le directeur de publication du Bulletin Légitimiste [16], feuille d’information royaliste de la région Lorraine dont le rédacteur en chef adjoint était Thierry Gourlot (cadre du Front National, aujourd’hui responsable du Groupe FN au Conseil Régional de Lorraine, et accessoirement membre de la police ferroviaire de la SNCF, la SUGE [17]), et l’un des principaux collaborateurs Jean-Marie Cuny [18]. Nous vous laissons découvrir le comité de parrainage, il est des plus explicites. On sait aussi que PE Blanrue fit un passage au FN en Moselle durant ces mêmes années (collaborant même à la feuille locale du FN intitulée La Flamme). Disparaissant durant quelques années des milieux activistes, il fonde dans les années 1990 le Cercle Zététique [19] qu’il dirige jusqu’en 2004, un an avant sa disparition. Son successeur à la présidence du cercle, Patrick Berger, créera dans la foulée la Radio Vraiment Libre (RVL), radio qui dès le début ouvrira son antenne à des gens comme Alain Soral ou Alain de Benoist.
Enfin, plus récemment on le retrouve donc au côté de Robert Faurisson lorsque celui-ci fête ses 80 ans chez Dieudonné, certains prétendant même qu’il serait l’initiateur de la petite sauterie, étant un membre actif de la liste de diffusion Résistance Révisionniste [RR].
Peu étonnant non plus, avec un peu de recul et au vu de ces quelques éléments, de constater que les chroniques de ses livres dans Rivarol (et même une interview) ont été systématiquement écrites par Yvonne Schleiter, soeur du Professeur Faurisson et figure active de la diffusion des idées négationnistes en France. On pense notamment à celle sur son livre Le Monde contre soi – Anthologie des propos contre les Juifs, le judaïsme et le sionisme en 2007 qui est plus qu’enthousiaste [20].
La question se pose maintenant de savoir comment l’ouvrage Sarkozy, Israël et les juifs, au titre et au contenu aussi ambigu, a pu trouver place dans une librairie comme celle de la CAPJPO, librairie qui propose aussi nombre d’ouvrages sur le fascisme ou encore sur la Shoah !! La réponse est simple. Il correspond à une attente, il comble un manque. Le sujet, certes délicat, évoque un problème bien réel : est-il possible d’émettre une critique de la politique menée par Israël sans se faire taxer d’antisémite ? Si on peut trouver ça et là des articles ou tribunes dans la presse traitant de ce sujet, un travail sérieux sur la question reste à entreprendre. Ce qu’a très bien compris PE Blanrue qui a essayé d’occuper le créneau éditorial. Reste, et c’est à nos yeux élémentaire, que cette critique ne peut recevoir le même accueil que si elle émanait d’une personne au parcours politiquement limpide et irréprochable.
Une opposition réelle au sionisme en tant qu’idéologie coloniale et raciste ne peut être celle d’un Dieudonné, d’un Soral ni d’un Blanrue car elle n’est alors que l’un des multiples avatars du vieil antisémitisme européen. Nous persistons à penser que, quel que soit le sujet ou les défis actuels (impérialisme, antisionisme ou autre), le fossé qui nous sépare de l’extrême droite sous toutes ses facettes ne peut et ne doit pas être franchi, au risque d’y perdre toute crédibilité et de servir d’argument à tous ceux qui voudraient ne voir dans le mouvement de soutien à la Palestine qu’une vaste nébuleuse de rouge-brun-vert selon l’expression aujourd’hui consacrée !! [21]
La meilleure illustration de cet état de fait se trouve dans l’agression qu’a subie la libraire Résistance le 3 juillet de cette année. Ce jour-là, 5 jeunes nervis de la Ligue de Défense Juive font irruption dans la librairie, renversant les rayons, déversant de l’huile sur les livres et détruisant les ordinateurs. Quelques jours plus tard, un rassemblement de solidarité a lieu devant la librairie, durant lequel différents intervenants prennent la parole. Apparaît alors un jeune homme à qui Olivia Zemor [22] tend le micro en le présentant comme un avocat venant de Nice. Celui-ci, inconnu jusqu’alors de toutes les associations travaillant sur la Palestine, se lance dans une intervention dans laquelle il évoque la France, la nation, sa tradition de la liberté d’expression, et se fait applaudir en annonçant son projet de pétition demandant la dissolution de la LDJ [23]. Or il ne fallut pas longtemps pour qu’une rumeur enfle sur Internet, associant John Bastardi Daumont, le jeune avocat en question, au nom de Robert Faurisson, le présentant même comme étant son avocat dans le procès à venir et que nous évoquons ci-dessus [24]. Quant on sait que le défenseur habituel de Faurisson, Eric Delcroix, a pris sa retraite il y a quelques mois [25] après 30 ans de bons et loyaux services, que Faurisson a peiné à retrouver un défenseur et que Bastardi Daumont se déclare être l’avocat de Blanrue, l’information pouvait effectivement paraître plus que crédible au vu des liaisons étroites entre Faurisson et Blanrue. Malgré les dénégations et les menaces lancées par certains contre ceux qui reprendraient à leur compte cette rumeur, il est apparu à un certain nombre de militants qu’il n’était guère question de poursuivre un quelconque soutien à la librairie.
Malheureusement, le jour du procès, la rumeur se transformera en réalité, et c’est bel et bien notre jeune avocat qui viendra à la barre défendre son client Robert Faurisson, débutant là sa nouvelle carrière, celle de prétendant au poste de remplaçant d’Eric Delcroix.
Quant à cette pétition, elle sera finalement relayée par des sites peu recommandables, et sa principale conséquence aura été d’occulter le travail entamé par un collectif d’avocats qui tentaient depuis quelques semaines de se constituer en collectif afin de réclamer l’arrêt de l’immunité dont bénéficie les éléments violents de la LDJ ou du Betar.
Ainsi suffit-il d’annoncer son opposition au sionisme, ou d’afficher un soutien à la Palestine pour trouver grâce aux yeux de la CAPJPO ? Il faut croire que oui et dans ce cas précis cela aura vraiment été un méchant coup porté au soutien à la lutte palestinienne.
La conclusion malheureuse de cette affaire est que par manque de vigilance de la part de la CAPJPO (car il serait évidemment très grave d’apprendre que cela résulte d’une décision sciemment réfléchie), on a permis une fois de plus à l’extrême droite de mettre un pied dans la bergerie, ou dans la libraire, en tout cas dans un mouvement de solidarité qui n’a vraiment pas besoin de ce type de torpille politique.
Publié le 30 septembre 2009

[1] Tel que celui-ci : « Hitler n’était pas un artiste que je sache !! », lorsqu’il s’indigne qu’un certain Bernard Henri aurait déclaré au sujet de son spectacle que c’était « le plus grand meeting antisémite depuis Hitler ». Malheureusement pour lui, Alain Jakubowicz, avocat de la Licra, prendra le temps de vérifier ces dires. En réalité cette phrase n’est pas de BHL mais de Thierry Jonquet (un patronyme certainement pas assez « juif » pour Dieudonné) et ne concerne pas ce spectacle mais date de 2007.
[2] Un des aspects les plus négatifs de cette fumeuse « liste antisioniste » de la clique Dieudonnesque aura été l’amalgame et la confusion entretenue entre antisionisme et antisémitisme. Les ultras du camp adverse sauteront sur l’occasion. Très rapidement ils lanceront une pétition visant à instaurer un « délit d’antisionisme », comme il en existe pour l’antisémitisme, puisque selon eux : « Etre antisioniste… C’est être révisionniste, négationniste, raciste et antisémite ». Finalement cette demande ne sortira pas du milieu ultra sioniste, et la pétition au bout de quelques mois atteindra péniblement le millier de signatures.
[3] Pseudo think tank soralien comme il le définissait à sa création, et qu’il souhaite maintenant faire évoluer en parti politique, certainement refroidi par l’expérience de la « cohabitation » avec des religieux et autres communautaristes (lui l’apôtre de l’assimilation et de l’intégration) sur les dernières élections. Ne roulant plus non plus pour le FN, il ne lui reste guère comme avenir politique de transformer son courant en parti. Mais pour quel résultat ? Seuls, Soral et ses maigres troupes n’ont que peu de chance de dépasser le score de la Liste Antisioniste, surtout sur des élections nationales.
[4] Pour la petite histoire Les Productions de la Plume (certainement tirée du très beau prénom de la petite dernière de la famille Dieudo : Plume, vous savez celle sur qui la fée Carabosse se pencha et décréta qu’elle aurait un très mauvais parrain), se sont créées en début d’année pour contrer les interdictions de salle de plus en plus fréquentes que subissait Dieudo. La boite de production avait eu l’idée ingénieuse de présenter cela sous la forme de « conférence » sur la liberté d’expression, avec bien sur comme invité vedette Dieudonné. Pas si bête, cela aurait peut-être pu marcher si la gérante n’avait pas été la compagne de Dieudo, Noémie Montagne. La manoeuvre fût un peu trop grossière et ne fonctionnera pas si bien que cela.
[5] Une fois de plus, il est amusant (ou navrant) de constater que dans chaque camp on reprend les mêmes arguments, tout cela manque cruellement d’originalité
[6] Association dont la trésorière est Maria Poumier, et la présidente Ginette Skandrani , prenant ainsi la place de Jean Brière (qui lui aussi fût exclu des Verts début 90 pour avoir collaboré à la revue d’obédience nationaliste-révolutionnaire Nationalisme & République, revue dirigée par Michel Schneider, actuellement animateur du site Tout Sauf Sarkozy, et où l’on trouvait les signatures de Roger Garaudy, Bernard Notin, Christian Bouchet, Jean Thiriard …)
[7] Pour ces 2 là, nous n’avons que déjà trop écrit et nous vous renvoyons aux précédents articles
[8] Le révisionnisme étant une affaire de famille chez les Faurisson, c’est tout naturellement qu’ils se rendront ensemble à la conférence de Téhéran en 2006. Ici sagement assis dans le bus, attendant leur gentil G.O.
[9] David Irving, qui n’est pourtant pas un inconnu, vient de réussir un très beau coup pour la « cause ». Le quotidien espagnol El Mundo vient de l’interview à l’occasion du 70e anniversaire du début de la Seconde guerre mondiale (sic !). Par soucis d’équité sans doute, le journal ouvrira aussi ses colonnes au président du mémorial Yad Vashem de Jérusalem, Avner Shalev. Triste illustration de ce que certains appellent « Une minute pour Hitler, une minute pour les juifs ! ».
[10] Ici avec Robert Faurisson et des membres de Natureï Karta
[11] Ernst Zündel, négationniste germano-canadien, proche des milieux néo-nazis américain a été condamné en 2007 en Allemagne à 5 ans d’emprisonnement pour négation de la Shoah
[12] Fredrick Töben est un négationniste australien, directeur de l’Adélaïde Institute, principale plate-forme de la mouvance sur Internet. Il fût le 1e octobre 2008 interpellé à Londres suite à un mandat d’arrêt européen à la demande de l’Allemagne, c’est durant ces quelques semaines d’emprisonnement que M. Renouf organisera une campagne de soutien.
[13] Dirigé par Claudio Moffa, un universitaire se réclamant du marxisme et qui refuse l’étiquette de négationniste, l’Institut organise des colloques et formations sur le Proche et Moyen-Orient avec des intervenants aussi peu partisans que Serge Thion, Robert Faurisson ou encore Israël Shamir. En 2007 Claudio Moffa lancera un appel contre les condamnations que subissent les négationnistes (en citant les exemples de Faurisson, Irving ou Zündel) après l’interdiction faite à Faurisson de venir s’exprimer à l’Université de Teramo (où travaille Moffa). Dans les signataires de l’appel nous retrouverons notre traducteur Guillaume Nichols, l’éditeur de Faurisson en Italie Claudio Mutti, feu Serge de Becketch de Radio-Courtoisie, et plus surprenant car généralement plus discrète que cela Mme Yvonne Schleiter, ardente défenseuse de son frère Robert Faurisson. Récemment Claudio Moffa était en France pour une conférence sur la liberté d’expression organisé par … par … (s’en est presque trop facile des fois !) … l’association Entre la Plume et l’Enclume de Ginette Skandrani et Maria Poumier. Les mêmes l’inviteront 2 mois plus tard pour parler du « triomphe de Garaudy ».
[14] A peine sorti, sa première interview sera pour Thierry Meyssan et son Réseau Voltaire, et qui distribuera l’ouvrage. Tout comme Jean Plantin (éditeur révisionniste) qui le mettra dès le mois de juin à son catalogue, pour un ouvrage sorti courant mai, on peut supposer qu’il était annoncé et attendu dans certains milieux
[15] Bête noire de l’extrême droite dans les années 70-80 (comme par exemple dans le Choc du Mois d’Octobre 1988 sous la plume de Bruno Larebière) le Renouveau Juif sous la houlette de Henri Hajdenberg si il existait encore aujourd’hui serait très certainement classé à droite du Crif, ce qui n’est pas peu dire.
[16] Jean-Yves Camus et René Monzat « Les droites nationales et radicales en France » p304, Presses Universitaires de Lyon 1992 :

[17] interview de Thierry Gourlot pour Nations Presse Info le 1e octobre 2008
[18] voir sa bio là : http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article207
[19] « La Zététique se présente comme une méthode de recherche fondée sur le doute et la vérification des informations » selon la définition qu’en fait l’Observation Zététique qui regroupe différents chercheurs et universitaires. Mais bizarrement l’Observatoire tient à se démarquer du cercle fondé par PE Blanrue, et apporte la précision suivante : « Reste à citer la première association du genre, le Cercle zététique, créée en 1994 à Metz, puis transféré à Paris, jusqu’à sa dissolution en 2005. Suite à différents événements d’ordre associatif et politique, l’Observatoire zététique ne revendique aucun lien avec cette défunte association, ni avec ses anciens membres depuis le printemps 2005 » ?
[20] A sa sortie en 2007 certains craignaient une possible double lecture de l’ouvrage, cette compilation de citations pouvant faire le bonheur de plus d’un antisémite en manque de vocabulaire. Extrapolation et mauvaise foi ??
Malheureusement, l’accueil réservé par Rivarol (entre autre), tout comme le choix de l’éditeur « Les Editions Blanche », éditeur d’Alain Soral ou Israël Shamir peuvent confirmer cette hypothèse. D’ailleurs Franck Spengler, patron de la maison d’édition en question explique son refus du manuscrit de Sarkozy, Israël et les juifs par la crainte de manque de publicité qu’aurait le livre « justement du fait de la mainmise de ceux dont on ne peut pas dire le nom et leurs affidés ». On peut légitimement se demander comment il accueilli à l’époque le manuscrit de cette Anthologie des propos contre les Juifs et quel lecture il en a eu !!!
[21] Expression chère à Alexandre Del Valle, et que Roger Cukierman, président du Crif, avait repris bien volontiers lors du dîner annuel du CRIF en janvier 2003
[22] responsable de la CAPJPO
[23] Nous ne nous étendrons pas sur le fond. On sait que les dissolutions et autres interdictions ne règlent rien et nous y sommes hostiles par principe. Le meilleur exemple restant la dissolution d’Unité Radicale, qui a donné naissance au Bloc Identitaire. Et concernant ce cas précis, rappelons que la LDJ s’est « auto-dissoute » sur décision de son président et de son trésorier réunis en assemblée générale le 11 juin 2003 !!
[24] tout d’abord relayé par le site de la LDJ, cette page sera supprimée dès le lendemain. Ce qui est pour le moins étrange tant cela apparaissait comme une véritable « torpille » pour la LDJ, prouvant ainsi les collusions entre révisionnistes et mouvement « pro-pal » qu’ils se plaisent à voir partout. Nous apprendrons par la suite que c’est par crainte d’un procès en diffamation que la LDJ retirera le texte du site.
[25] Laissant ainsi bien seul ce pôvre Professeur. Selon sa soeur Yvonne, c’est cette retraite qui aurait empêché Faurisson de faire appel de sa condamnation dans le procès qui l’opposait à Robert Badinter (texte repris sur le site de Entre la Plume et l’Enclume, mais est-il besoin de le préciser encore ?!) Voici d’ailleurs ce que Faurisson écrivait à ses amis le printemps dernier : Eric Delcroix a pris sa retraite d’avocat le 31 décembre 2007. Depuis un an je suis, avec son aide, à la recherche d’un avocat pour lui succéder. Jusqu’ici en pure perte. A titre d’exemple, on trouvera ci-dessous le message de refus que vient de m’expédier un avocat de province, le 29 décembre 2008 (l’affaire du Zénith date du 26 et n’a commencé d’être révélée que le 28 au matin, par Le Journal du dimanche). Je prie mes correspondants de ne pas venir me suggérer d’entrer en rapport avec tel ou tel avocat de renom médiatique : tous ces ténors, sans exception, même et surtout s’ils se piquent de courage et d’indépendance, se déroberaient. Jacques Vergès en est un exemple ; jamais de sa vie, il n’a pratiqué ce qu’il appelle "une défense de rupture" ; il a toujours adopté ce qu’il appelle avec mépris "une défense de connivence", en particulier dans les affaires Barbie et Garaudy. "Défendriez-vous Hitler ?" Il bombe le torse et répond :"Oui,... à condition qu’il plaide coupable". Si l’un de mes correspondants croit connaître un avocat qui accepterait de me défendre, qu’il veuille bien prendre contact avec cet oiseau rare et qu’il lui pose lui-même la question avant de venir m’en parler ! Merci d’avance. RF
De Maître X...à Robert Faurisson, le 29 décembre 2008
Monsieur,
Je reviens vers vous dans cette affaire.
J’ai pris connaissance de la teneur de votre intervention à la conférence de Téhéran.
Les propos que vous avez tenus constitueront une nouvelle fois l’infraction qui vous est reprochée de contestation de crime contre l’humanité. Vous le savez, la Justice ne changera pas de position depuis vos dernières condamnations.
Dans votre cas, la présence d’un avocat au cours de la procédure est indifférente.
Vous connaissez mieux que moi les tenant et les aboutissant de vos procès.
J’imagine que Me DELCROIX partageait vos positions.
Tel n’est pas mon cas.
Je pense que pour intervenir en défense dans un dossier comme le votre, il faut être d’accord avec vous.
Je ne le suis pas.
Je ne peux donc intervenir aux soutien de vos intérêts.
Je vous souhaite bonne chance pour la suite de vos recherches.
Je vous prie de croire, Monsieur, en l’expression de la plus parfaite considération.
[SIGNATURE]
Réponse de Robert Faurisson à Maître X, le 30 décembre 2008
Cher Maître,
Je vous sais gré de m’avoir accordé l’honneur d’une réponse.
Même le diable est supposé avoir droit à un avocat mais j’ai l’impression qu’on ne me reconnaîtra pas ce droit. Faut-il que le tabou et ceux qui le défendent soient puissants !
Le bâtonnier de Paris tient mes écrits pour de la boue et, à mes procès, se targue, non sans quelque insistance, d’être un "éboueur sacré". Je n’irai donc pas le prier de me désigner un avocat d’office.
Bien à vous.
R. Faurisson
Copie à Me Eric Delcroix

2 – Réponse de Jean Bricmont.

Antifascistes, encore un effort... si vous voulez l'être vraiment !

Par Jean Bricmont

"Pour guérir radicalement la censure, il faudrait la supprimer car l'institution est mauvaise et les institutions sont plus puissantes que les hommes."
Karl Marx (1)

Divers amis se sont inquiétés du fait que mon nom soit cité dans un article (non signé) de « REFLEXes », intitulé « Procès Dieudonné - Faurisson : la Cour des Miracles négationnistes » et relayé par l'AFPS (http://www.france-palestine.org/article12838.html) et Bellaciao (http://bellaciao.org/fr/spip.php?article91875). J'ai donc lu l'article avec attention; il s'attaque à un certain nombre de gens qui ont assisté au procès de Dieudonné et Faurisson suite au spectacle du Zénith (2) et particulièrement à Paul-Eric Blanrue, auteur du livre Sarkozy, Israël et les juifs (voir http://sarkozyisraeletlesjuifs.blogspot.com/), dont j'ai recommandé la lecture. Cet article est intéressant parce qu'il illustre tous les défauts d'une certaine « gauche antifasciste ».
Le fond de l'affaire tourne autour de la liberté d'expression. Ayant expliqué ailleurs mon point de vue à ce propos (http://www.legrandsoir.info/La-liberte-d-expression-quels-principes.html), je ne vais pas y revenir en détail. Et, avant de continuer, je voudrais souligner (même si cela devrait être inutile) que défendre la liberté d'expression de X ne signifie nullement approuver les idées de X. Cette défense découle seulement d'une réflexion sur les principes de droit sur lesquels repose une société démocratique. Et, dans une société réellement démocratique, il y aura nécessairement une telle multiplicité d'opinions qu'il est impossible de les approuver toutes - mais on peut néanmoins considérer que l'expression de toutes ces idées, aussi folles et mutuellement contradictoires qu'elles soient, doit être légale. La liberté d'expression est un principe fondamental de la démocratie, et pas, comme on le dit trop souvent, un « prétexte » pour « soutenir » X ou Y. Il est pour le moins étrange que des « antifascistes » approuvent le fait que l'on rende, comme l'a dit Chomsky à propos de l'affaire Faurisson, un triste hommage aux victimes de l'holocauste en adoptant la doctrine centrale de leurs bourreaux, à savoir qu'il appartient à l'État de déterminer la vérité historique et de condamner ceux qui ne s'y conforment pas.
Mais, même si l'on ne partage pas ce point de vue, la question de la pente glissante se pose: jusqu'où ira-t-on dans la répression des opinions « scandaleuses »? On requiert un an de prison (avec sursis) contre Dieudonné pour un sketch. On est évidemment libre d'estimer ce sketch de très mauvais goût, insultant, et le condamner moralement (3). Mais un an de prison (même avec sursis)? Que répondra-t-on aux Noirs et aux musulmans qui pourraient se sentir insultés par d'autres sketches (y compris certains sketches de Dieudonné)? Comment éviter que les musulmans, qui se considèrent insultés par les caricatures du Prophète, et l'impunité dont elles jouissent (heureusement), n'y voient une nouvelle preuve du « deux poids, deux mesures » à leur égard (4) ? Aujourd'hui, divers courants au sein de l'Union européenne veulent sacraliser la mémoire des « victimes du communisme ». Où s'arrêtera-t-on? Une partie de la gauche s'inquiète de cette dernière sacralisation-mais peut-être aurait-elle été mieux avisée de ne pas entrer, justement à propos des victimes du fascisme, dans le jeu de la sacralisation.
A mon humble avis, c'est cette constante restriction de la liberté d'expression qui devrait donner « froid dans le dos » aux antifascistes véritables.
Par une pure coïncidence, cette affaire Dieudonné se produit en même temps que la levée de boucliers du monde intellectuel et artistique en faveur de Polanski. Alors que, dans cette dernière affaire, le « talent artistique » semble tout permettre, même des miracles, comme le fait de commettre une erreur de jeunesse (dixit BHL) à 43 ans, ou d'avoir des rapports sexuels avec une mineure non consentante sans commettre de viol (dixit Costa-Gavras), pas un mot n'est prononcé par ce même monde intellectuel et artistique en faveur de Dieudonné qui, au cours de toute sa carrière, n'a jamais été « coupable » que de délit d'opinion. Dans le cas de Polanski, le fait qu'une fille pose nue (Finkielkraut) ou paraisse plus âgée qu'elle n'est (Costa-Gavras), ou que le violeur soit une victime (du nazisme et du communisme - Finkielkraut et BHL) sert de circonstance atténuante. Finkielkraut vit dans « l'épouvante ». Lelouch compare la police suisse à la Gestapo. BHL en appelle à l'esprit de tolérance suisse, mentionnant Voltaire, comme si c'était Polanski et non Dieudonné qui était poursuivi pour délit d'opinion. Etrange époque où la lutte contre « l'ordre moral» et contre le « fascisme », ou encore le « il est interdit d'interdire », mènent simultanément à la complaisance à l'égard du viol et au rejet de la simple liberté d'expression.
L'article de REFLEXes soulève aussi le problème du « guilt by association », de la culpabilité par association, fortement dénoncée aux Etats-Unis, surtout dans la gauche, parce que c'était une des armes favorites du McCarthysme. Que viennent faire dans cet article Michel Collon, la librairie Résistances et moi-même? Michel Collon rien, à part le fait que j'en suis « proche ». Mais pourquoi le citer lui et pas Noam Chomsky, Alan Sokal, Régis Debray, Anne Morelli, ou quantité d'autres, dont je suis tout aussi « proche »?
La librairie Résistances, elle, a été attaquée par des nervis sionistes et a tenu un meeting en plein air suite à cette agression, au cours duquel Me Bastardi Daumont, avocat de Blanrue et de Faurisson, a pris la parole. Où est le crime? Que reproche-t-on à Me Bastardi Daumont? Suggère-t-on que Faurisson ne doit pas avoir d'avocat, contrairement aux pires assassins? S'il doit bien en avoir un, est-ce un crime d'être celui-là? Pense-t-on qu'un avocat partage nécessairement les vues de son client? Pourquoi cette coïncidence (être à la fois l'avocat de Blanrue, de Faurisson et participer au meeting de soutien à la librairie) ? Sans doute parce que, précisément à cause du climat de terreur intellectuelle « antifasciste » qui règne en France, les avocats prêts à défendre le principe de la liberté d'expression ne se bousculent pas au portillon.
Et moi-même? J'ai lu le livre de Blanrue et je l'ai trouvé salutaire. Bien que moins complet, il est un peu le « Mearsheimer et Walt » français, en ce sens qu'il met, pour la première fois, le doigt sur un problème fondamental de nos sociétés, à savoir l'extraordinaire influence sur notre vie politique des réseaux pro-israéliens (ou du lobby pro-israélien comme disent Mearsheimer et Walt). Je le lui ai dit et je l'ai autorisé à me citer sur son site. Je ne lui ai pas trouvé d'éditeur, contrairement à ce qu'affirment nos spécialistes de l'antifascisme (et du renseignement), même si j'aurais été heureux de pouvoir le faire. Comme le dit Alain Gresh, le livre de Blanrue « mérite débat »; mais le livre a été de facto censuré en France, vu que le diffuseur français de son éditeur belge a refusé de le distribuer (initiative extraordinaire de la part d'un diffuseur, si on y réfléchit: qu'est-il advenu du bon vieux capitalisme et de la « soif de profit »?). De plus, bien que Blanrue soit un auteur relativement connu, aucun grand média ne parle de son livre. La puissance des réseaux sionistes est accrue par le tabou qui empêche de parler d'eux. Le terrorisme intellectuel « antifasciste » ne fait que renforcer ce tabou. Le grand mérite de Blanrue est de tenter de sortir de ce cercle vicieux qui, comme il le souligne d'ailleurs , n'est pas, à terme, « bon pour les juifs ».
Bref, j'apprécie le livre de Blanrue et je le dis. Quelle relation entre cela et le fait qu'il assiste au procès Dieudonné-Faurisson (ce qui, vu les enjeux juridiques de cette affaire, est tout à fait compréhensible) ou qu'il ait eu dans sa jeunesse des activités « suspectes » (aux yeux de la police de la pensée) en Moselle? Il a été chrétien? Je vais l'avouer: moi aussi (ainsi, il existe encore des chrétiens en France et en Belgique; quelle horreur! Que fait la police?). Il a été royaliste? Moi pas, mais en tant que Belge, j'en ai rencontré beaucoup et je n'ai pas remarqué qu'ils mangeaient des enfants au petit déjeuner. Et j'ai connu assez de gens qui ont, dans leur jeunesse, fait une apologie sans nuance de Staline, de Mao, ou de toute forme de violence, pourvu qu'elle soit « révolutionnaire » (et dont certains se sont recyclés dans l'antifascisme), pour que le genre d'accusations portées contre Blanrue me laisse froid (est-il vraiment si fréquent de trouver des gens en France dont le parcours est, comme dit REFLEXes, « politiquement limpide et irréprochable »?).
De plus, quand il s'agit d'auteurs comme Heidegger, Céline ou Foucault (oui, oui, même Foucault), il est permis de citer, d'étudier, d'admirer une partie de leur oeuvre sans se soucier de ce qu'ils ont dit ou fait par ailleurs, et qui est souvent plus étrange que ce que l'on reproche à Blanrue. Pourquoi ne pourrait-on pas avoir la même attitude par rapport au citoyen Blanrue? Existe-t-il un principe de Polanski généralisé qui veut que pour des gens suffisamment célèbres (Heidegger et co), on puisse parler de leur oeuvre ou d'une partie de celle-ci sans parler de la personne ou de l'ensemble de l'oeuvre, mais pour les moins célèbres, non?
J'avoue également avoir un petit problème avec la notion d'extrême droite en France. Pour les « antifascistes », l'extrême droite, ce sont exclusivement les gens qui sont supposés être nostalgiques de Vichy, de la monarchie, de l'Algérie française, qui sont trop souverainistes à leur goût, ou encore, pour certains, les « islamo-fascistes ».
Mais pourquoi la censure n'est-elle pas d'extrême droite? Pourquoi l'apologie de la guerre (et la négation de crimes de guerre) à Gaza, au Liban, en Afghanistan et en Irak ne l'est-elle pas? Pourquoi le fait de considérer qu'un peuple a le droit de s'installer sur la terre d'un autre et de l'en chasser à jamais (c'est-à-dire en lui refusant tout droit au retour) n'est-il pas d'extrême droite? Pourquoi n'est-il pas d'extrême droite de célébrer comme démocratique (avilissant ainsi ce concept) un État défini explicitement sur une base ethnique (5) ? Pourquoi la notion de culpabilité collective (appliquée au peuple allemand, français etc.) n'est-elle pas de « l'essentialisme raciste » et donc d'extrême droite? N'est-ce pas encore plus le cas quand cette culpabilité devient transmissible aux descendants?
Si l'on veut bien élargir ainsi la notion d'extrême droite (ce qui me semble justifié d'un point de vue conceptuel et historique), on se rend compte que le gouvernement français, la plupart des médias et des intellectuels, et bien sûr, une bonne partie de la « gauche antifasciste » sont d'extrême droite, ce qui complique considérablement la nécessaire « lutte contre l'extrême droite ». Il ne suffit pas de ne pas « ouvrir son antenne » à Soral ou à de Benoist, mais il faudrait la refuser à pratiquement tout le monde. De plus, l'extrême droite la plus dangereuse est-elle celle de la « nostalgie », ou celle qui influence la politique et la pensée occidentale actuelles?
Finalement, il est regrettable de voir que des articles comme celui de REFLEXes sont repris par des associations pro-palestiniennes comme l'AFPS (ou Bellaciao). Bien sûr, ils ont le droit de le faire, là n'est pas la question. Mais le fait de diffuser certains articles plutôt que d'autres est un choix politique, et ce choix peut être discuté. Or ce choix signifie que la priorité, pour ces organisations, n'est pas de défendre la liberté d'expression mais bien de hurler avec les loups dans la dénonciation des « méchants » (Dieudonné, Blanrue etc.).
Comment ne pas voir que le discours sur l'holocauste est instrumentalisé pour soutenir Israël et pour faire taire les critiques (la question n'étant pas de « mettre en cause » l'holocauste, mais de se demander pourquoi cet événement doit déterminer notre politique étrangère)? Le temps où une majorité de gens aimaient réellement Israël, « la seule démocratie au Moyen-Orient », « la villa au milieu de la jungle » etc. est passé. Mais l'étape qui reste à franchir, pour qu'une autre politique envers le Moyen-Orient soit possible, est de libérer la parole et de faire cesser l'intimidation et la culpabilisation à propos de tout ce qui concerne Israël et le sionisme.
La « solidarité avec la Palestine » commence ici, principalement dans la lutte contre les réseaux pro-israéliens. Diffuser et faire connaître le livre de Blanrue, ou celui de Mearsheimer et Walt, défendre la liberté d'expression, aider à libérer le discours et à ouvrir le débat, c'est réellement « aider la lutte des Palestiniens », et c'est l'aider de façon essentielle.
Nous ne devons pas montrer aux sionistes que nous sommes « gentils », en nous « démarquant » sans arrêt de X ou de Y qui a eu une parole trop dure ou trop franche, mais montrer que nous sommes libres et que le temps de l'intimidation est passé. Heureusement, de même que les Palestiniens résistent, il existe encore des gens en France qui défendent les principes les plus élémentaires de la République et de la laïcité. Il ne reste plus qu'à souhaiter que les « antifascistes » se joignent à eux.
Jean Bricmont
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1- Remarque sur la récente réglementation de la censure prussienne, 1842, Textes philosophiques, 1842-1847, Cahier Spartacus, n° 33, 1970.
2- Au cours duquel (en décembre 2008) Dieudonné fit remettre un « prix de l'infréquentabilité et de l'insolence» à Robert Faurisson, par son assistant déguisé en costume de déporté. Suite à cela, Dieudonné est poursuivi, entre autres, pour insultes à caractère raciste.
3- Il faut néanmoins rappeler que si la liberté d'expression était respectée en France, il n'y aurait jamais eu d'affaire Faurisson, ce dernier serait probablement inconnu et il n'y aurait probablement pas eu le show du Zénith. La censure incite toujours à la transgression et il n'y a aucune raison de penser que l'affaire du Zénith soit la dernière du genre, quelles que soient les peines qui seront prononcées.
4- Voir la vidéo http://www.youtube.com/watch?v=KvNPhiT0b0I pour une illustration de ce sentiment d'injustice.
5- Par exemple, où faut-il situer sur le spectre politique la citation suivante: « Si l’on regarde une carte du monde, en allant vers l’est : au-delà des frontières de l’Europe, c’est-à-dire de la Grèce, le monde démocratique s’arrête. On en trouve juste un petit confetti avancé au Moyen-Orient : c’est l’État d’Israël. Après, plus rien, jusqu’au Japon. [...] Entre Tel-Aviv et Tokyo règnent des pouvoirs arbitraires dont la seule manière de se maintenir est d’entretenir, chez des populations illettrées à 80%, une haine farouche de l’Occident, en tant qu’il est constitué de démocraties. » Elle est de Philippe Val (dans Charlie-Hebdo, 26 juillet 2006), ancien directeur de Charlie-Hebdo et actuel directeur de France Inter. Voir Le plan B, Frappes médiatiques sur le Liban, 5 janvier 2009 (http://www.leplanb.org/spip.php?page=article&id_article=102); ce journal précise: « selon le Rapport des Nations unies sur le développement humain de 2003, seuls trois pays au monde avaient alors un taux d’illettrisme supérieur à 80%. Et aucun d’entre eux n’était situé entre Tel-Aviv et Tokyo, puisqu’il s’agissait du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Ailleurs, entre Tel-Aviv et Tokyo, le taux d’illettrisme était de 23% en Iran, de 9% en Chine, de 7% aux Philippines. Et... de 13% au Liban. »