Une réponse :

Effectivement Jean Volff avait une mentalité de procureur, donc bien obéissant aux désirs du ministre. Lors du crash d'un Airbus dans le Haut Rhin, il tenta, comme procureur du TGI de Mulhouse, de mettre des bâtons dans les roues du juge Sengelin (le directeur de la DGAC Tennenbaum avait emporté la boîte noire, ce qui est un grave délit, mais cela ne semblait pas gêner le procureur). Il fit régulièrement appel contre les ordonnances du juge Sengelin, mais fut débouté environ 120 fois sur 130.
Il fut candidat à la présidence du consistoire supérieur de l'ECAAL, aurait eu des chances de gagner, mais se désista la veille du vote, par fax, à la suite de la dénonciation par une prostituée de Toulouse; un comportement étrange, car si un procureur ne fait confiance dans la capacité de la justice d'établir la vérité, qui alors peut faire confiance à la justice (en tous les cas moi-même, dans une circonstance pareille, si j'avais bonne conscience, je ne démissionnerais pas). Disons qu'il était faible et sans grande culture, du moins en philosophie du droit.
Qu'il soit maintenant avocat général à la Cassation est toutefois étonnant. Quand on lit le livre de Giresse, on sait que le rêve d'un magistrat est d'aller en cassation, surtout dans le pénal. Et que c'est la récompense, une de plus, pour ceux qui ont bien servi la classe politique.
Pour ce qui est de ce que disent les enfants Roche, je ne suis pas très convaincu. Je sais bien que la réalité dépasse souvent la fiction, je sais qu'il se passe évidemment plus de choses qu'on ne sait, et que l'un des produits du pouvoir est de pouvoir vivre au-dessus des lois. Et de satisfaire toutes ses pulsions.
Mais je n'ai jamais vu un début de preuve pour de telles choses.

P.S. Je rappelle que dans mon cas la cour de cassation a jugé sans me prevenir de la date de l'audience, sans que j'eusse reçu les mémoires de la partie adverse, ni le rapport qu'un conseiller doit faire, et que quand j'ai demandé une copie de mon dossier, on l'a répondu qu'il n'y avait rien sauf mon mémoire; ce qui est énorme, quand on sait que la Cassation doit juger sur le respect de la forme.

En réponse à cette réponse :

J'ai rencontré les enfants Roche ainsi que leur mère. Je n'ai aucun doute, sur leurs sincérités. Je pense qu'en ce qui concerne ce qu'ils rapportent au sujet de leur père, ils sont eux-mêmes très en-dessous de la réalité. Il doit y avoir des sujets que leur père n'a même pas voulu qu'ils en aient même une idée. Je dis cela par rapport à ce que je comprends sur d'autres problèmes plus généraux, plus globaux, et tout aussi sinistres. Quand à ces histoires de sévices et de parties de cauchemars, on en retrouve le récit à toutes les époques, et sous toutes les latitudes. C'est un classique. La seule chose que m'ont apporté les enfants Roche, dans ce domaine, vient d'une de leur dernier interview, où ils expliquent que ce genre de pratiques sociales, sert à sélectionner ceux qui feront partie du premier cercle de ce qui n'est au fond que le premier cercle des larbins du pouvoir. On n'a pas encore de témoignages sur les activités similaires du premier cercle du pouvoir lui-même, mais cela doit être encore pire, à voir ce que leurs larbins de première classe se permettent. En tout cas, la promotion de Volff à la cour suprême est un indice intéressant de la corruption d'un individu, et de plus permet de comprendre comment les politiques, c'est à dire les larbins de la caste qui possède la société, tiennent la justice, en y plaçant les plus corrompus, et les plus compromis, qui sont alors complètement pieds et poings liés, et obéissent au doigt et à l'oeil.

Cela me rappelle le cas du juge d'instruction d'Outreau, Fabrice Burgaud , promu au pôle des juges anti terroristes de Paris. En voilà un qui n'aura rien à refuser à qui que ce soit de haut placé. Il trouvera des "terroristes", là où on lui dira de les chercher.