QUI DEMANDE UN DROIT DE RÉPONSE ?
 
À envoyer aux signataires 19+21 = 600
 
REGARDS Revue du Centre communautaire laïc juif (CCLJ)
La pénalisation du négationnisme n’opprime personne
Mise en ligne le 28/04/2006
http://www.cclj.be/regards/web/acc_reg.asp
 
Le 12 décembre 2005, 19 historiens français de renom ont signé un 
appel intitulé Liberté pour l’histoire dans lequel ils demandent 

l’abrogation d’articles de quatre lois restreignant le travail et 

la liberté de 
l’historien en lui imposant une vérité officielle. Depuis lors, ils ont 
été rejoints par plus de 600 historiens. Ils visent deux lois 
mémorielles, mais aussi la loi reconnaissant le génocide arménien et, 
encore plus surprenant, l’article 9 de la loi Gayssot qui pénalise la 
négation de la Shoa.
 
On peut comprendre que les historiens ne souhaitent pas que les 
tribunaux tranchent une vérité historique que le Législateur a cru 
devoir affirmer et que des poursuites farfelues et sans fondements 
soient intentées contre eux. En revanche, à l’instar d’autres 
historiens, on ne peut s’empêcher d’éprouver un malaise lorsqu’ils 
demandent l’abrogation de la loi Gayssot. En quoi cette loi 
restreint-elle la liberté de l’historien et en quoi exerce-t-elle une 
tyrannie mémorielle sur la société ? En rien. Comme l’a rappelé à 
juste titre Annette Wieviorka, historienne spécialiste de la Shoa en 
France, le danger potentiel qu’elle [la loi Gayssot] recèle, mis en 
évidence par Madeleine Rebérioux et Pierre Vidal-Naquet, celui de 
laisser à la loi le soin de dire l’histoire, n’a dans la pratique, pas 
ét vérifié, sauf à considérer que Faurisson ou Garaudy sont des 
historiens. 
 
 
C’est vrai, la pénalisation de la négation de la Shoa ne fait que 
reconnaître un fait qualifié de génocide afin de lutter contre des 
falsificateurs et de protéger les victimes contre les souffrances 
supplémentaires qu’ils leurs infligent. 
Depuis 1995, une loi de ce type existe aussi en droit 
belge et on peut constater qu’elle produit des effets identiques : elle 
empêche la diffusion d’une propagande raciste et haineuse qui ne 
mérite en aucun cas le titre de travaux historiques. Ces derniers 
sont rédigés par de véritables historiens. Ils ne se sont d’ailleurs 
jamais heurtés à la loi punissant le négationnisme, tant en France 
qu’en Belgique. A cet égard, une nouvelle génération d’historiens a 
profondément renouvelé l’historiographie traditionnelle de la Shoa 
grâce à des archives et des témoignages inédits auxquels ils ont eu 
accès ces dernières années. Les historiens ont donc pu mener 
sereinement leurs recherches et ils continueront à le faire, n’en 
déplaise à tous les négationnistes de la terre qui terminent toujours 
leurs déclarations par un appel à la création d’une commission 
d’experts censés faire la lumière sur la Shoa!
 
Au lieu de s’interroger sur l’abrogation d’une loi pénalisant la 
négation de la Shoa, pourquoi ne pas étendre plutôt le champ 
d’application de cette loi [Gayssot] au génocide des Arméniens et au 
génocide des Tutsi? Si chaque génocide a sa singularité, les discours 
négationnistes reproduisent des schémas identiques insupportables 
pour les rescapés. 
Lorsqu’ils sont tutsi, ils croisent quotidiennement le regard de leurs 
anciens bourreaux qui n’hésitent pas à les menacer et à nier 
ouvertement le génocide. Les Arméniens doivent aussi affronter 
quotidiennement un négationnisme d’Etat puissant, pervers et 
sophistiqué, même si le 
génocide dont ils sont les victimes a été commis au début du siècle 
dernier. Mais dans ces deux cas, le négationnisme est produit et 
diffusé sur le territoire belge. Il est donc impératif qu’une société 
démocratique comme la Belgique mette fin à cette situation 
inacceptable, sinon ces deux génocides risquent de devenir une 
page de gloire d’une histoire qui n’a jamais été écrite et qui ne le 
sera jamais, pour reprendre les propres termes d’un génocidaire 
nazi de premier plan : Heinrich Himmler.
 
Nicolas Zomersztajn Directeur de publication
 
 
 
 
 
 
 
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