Composition de ce fichier :

1 - Lettre au juge de la 11ème chambre en correctionnelle du TGI de Paris, au sujet de l'audience de jugement de l'affaire du Comité national contre le tabac.

2 - Article du Parisien, Faits divers, 2 novembre 2005, page 18

3 - Liens internet au sujet de cette affaire :

Site relatant l'affaire de Sèvres :< http://www.luc.blanchard.free.fr >

Fichier du site transfert.net, <http://www.transfert.net/a5842>

 

 

1 - Lettre au juge de la 11ème chambre en correctionnelle du TGI de Paris, au sujet de l'audience de jugement de l'affaire du Comité national contre le tabac.

 

Michel Dakar

Paris, le 4 novembre 2005

 

LRAR n° 0656 4283 4FR

 

11 ème Chambre correctionnelle,
Tribunal de grande instance de Paris,
M. le juge Noël Miniconi.

 

 

Monsieur,

 

J'ai assisté à l'audience que vous avez présidée le matin du 2 novembre 2005, à la 11 ème chambre en correctionnelle, au Tribunal de grande instance de Paris, durant laquelle a été débattue l'affaire d'abus de biens sociaux par l'ex-directeur du CNCT (Comité national contre le tabac), impliquant son directeur, et de recel d'abus de biens sociaux, par M. Eddy Laurent Amsalem.

 

J'ai été informé de cette audience, le matin même, en lisant le journal Le Parisien, du jour.

 

Je connais Eddy Laurent depuis 1997. A cette époque j'étais militant à la Ligue des droits de l'homme, à sa section du 19 ème arrondissement de Paris. Architecte de formation, je m'étais orienté dès le début de mes études, vers la politique et la compréhension du rapport de force et du pouvoir, thèmes qui s'inscrivent dans l'habitat, l'urbanisme, et de manière particulièrement voyante par tous, par ce qu'on nomme l'expulsion, l'état de sans domicile fixe, aboutissement final d'un ordre social fondé sur la violence, et par le phénomène réactionnel des squats, qui résulte de la transgression par une population évincée de son espace vital, de la loi fondée sur la violence, qui interdit de s'installer dans des espaces laissés vacants.

 

J'ai rencontré Eddy Laurent dans le cadre de cette activité.

 

L'histoire d'Eddy Laurent a pour point central ce qui est nommé dans les livres d'histoire en architecture et urbanisme, l'aventure de Sèvres (Département des Hauts-de-Seine), dont Eddy Laurent a été l'un des protagonistes.

 

Dès 1971, un ensemble immobilier vétuste et vide, situé à Sèvres, a été occupé par un groupe de personnes, qui ont entrepris de le réhabiliter, par leurs propres moyens, en s'organisant de façon communautaire et solidaire. Cette expérience s'est conclue par l'accaparement par la société Emmaüs HLM de ces immeubles, au début des années 1980, et peu à peu, l'éviction de ses occupants. Seul Eddy Laurent a refusé de quitter les lieux. Emmaüs HLM a fini par employer la force pour l'expulser.

 

J'ai aidé Eddy Laurent, qui n'avait toujours pas lâché prise en 1997, dans ses actions militantes visant à porter à la connaissance du public, l'affaire de Sèvres, et la réalité cachée d'Emmaüs.

 

Je joints une copie d'un article à ce sujet publié sur internet.

 

L'école d'architecture de Paris La Villette , la plus importante de France, qui m'a délivré mon diplôme, comportait des enseignants qui avaient eux-mêmes participé à l'aventure de Sèvres. Celle-ci reste relatée dans les ouvrages des bibliothèques d'architecture et d'urbanisme, en matière sociale et politique, comme une expérience historique, et modèle.

 

A l'époque où j'ai connu et fréquenté Eddy Laurent, il vivait dans un camping-car. Il n'avait pas de domicile fixe.

 

Il cohabitait dans ce camion, depuis plusieurs années, en compagnie de sa compagne, Michèle, et souvent avec sa petite fille.

 

Je l'ai accompagné épisodiquement dans son combat pendant environ deux années (il existe des traces légales de cette activité, au commissariat de Sèvres).

 

J'ai aperçu Eddy Laurent il y a environ trois mois. Son camping-car s'était transformé en une petite fourgonnette.

 

J'ai de même assisté aux exploits informatiques dont était capable Eddy Laurent, dans son combat contre Emmaüs, et cela à partir de son lieu de vie itinérant.

 

Ce qu'on reproche à Eddy Laurent est en quelque sorte l'enrichissement abusif et sans cause, et aussi de ne pas s'être rendu à cette audience.

 

Tout ceci exprimé du fait de l'absence d'Eddy Laurent, d'avocat pour le défendre, et de la peine de prison ferme (12 mois), demandée par le Ministère public.

 

Je souligne que si par hasard je n'avais pas lu au comptoir d'un café le matin même, l'article du Parisien, je ne serais pas allé à cette audience, et qu'hormis les deux journalistes présents dans la salle, j'étais le seul public, ce qui est la preuve de la faible publicité faite à cette affaire, et qui pourrait expliquer l'absence d'Eddy Laurent, ce dernier étant, par sa situation, très difficile à joindre.

 

Concernant la capacité en informatique d'Eddy Laurent, je certifie qu'elle était réelle.

 

Concernant son enrichissement abusif, je certifie qu'il n'y a pas d'enrichissement tout court en ce qui concerne Eddy Laurent, et d'autant moins d'enrichissement abusif.

 

Je m'interroge, après avoir appris que par deux fois, le Ministère public s'était prononcé contre les poursuites, qu'un procès ait été engagé. Je me demande si derrière cette procédure, il ne s'agit pas d'en finir avec Eddy Laurent et sa mise au jour de la réalité d'Emmaüs, et au-delà, de la réalité de toutes ces organisations d'apparence à vocation altruiste.

 

Je m'interroge aussi sur la raison pour laquelle le Ministère public a demandé une peine plus forte pour l'exécutant qu'est Eddy Laurent, le présumé receleur d'abus de biens sociaux, que pour le donneur d'ordre, l'abuseur de biens sociaux, l'ex directeur de la CNCT.

 

Au-delà, et même si cela dessert la cause d'Eddy Laurent, je ne peux qu'exprimer ma stupéfaction de voir l'Etat, par le biais à l'origine de l'IGAS, le service d'inspection du ministère du travail et des affaires sociales, de l'Agence judiciaire du Trésor, de la CNAM , qui n'est en définitive qu'une autre émanation de l'Etat, et du Ministère public, qui n'est de même qu'un appendice de l'Etat, oser poursuivre en matière d'atteinte au financement de la lutte contre le tabagisme, alors que c'est ce même Etat qui organise le tabagisme, et en tire profit.

 

Je suis de même interloqué de l'objet de la CNCT , (venir en aide aux fumeurs et aux non fumeurs) qui n'est pas le seul qui soit acceptable en matière de tabac, tabac qui est reconnu par les scientifiques intègres, comme étant la drogue la plus nocive qui existe, celle qui provoque la plus forte accoutumance, et le plus rapidement, et dont il est le plus difficile de se libérer, ce qui est même totalement impossible pour beaucoup, le seul objet valable pour la CNCT devant être la lutte pour l'interdiction totale de la production de tabac, de son commerce et de sa consommation.

 

Les fabricants de cigarettes sont même classés dans le livre du professeur en médecine en santé publique M. Gérard Dubois, l'actuel président de la CNCT , « Le Rideau de fumée, les méthodes secrètes de l'industrie du tabac », paru en 2003, parmi les plus grands criminels contre l'humanité de toute l'histoire, dont les victimes se chiffrent par centaines de millions, dont il faut préparer les procès.

 

Je vous prie de recevoir, Monsieur, l'expression de mes salutations distinguées.

 

M. DAKAR

Pièce jointe :

Copie du site internet <http://www.transfert.net/a5842.htm>

Référence internet de ce document, http:// aredam.net/eddy-laurent-cnct.html

 

 

2 - Article du Parisien, Faits divers, 2 novembre 2005, page 18

Procès

Il aurait détourné l'argent de la lutte antitabac

C'EST UNE FIGURE de la lutte antitabac qui se retrouve devant la justice. Phi-lippe Boucher, l'ancien directeur général du très officiel Comité national contre le tabac (CNCT) doit être jugé ce matin pour abus de confiance par la 11 e chambre du tribunal correctionnel de Paris. La justice le soupçonne d'avoir détourné à son profit pour financer son train de vie plus de 200 000 € versés par l'Etat à l'association entre 1991 et 1996. L'argent détourné provenait notamment des subventions allouées par la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) et la Direction générale de la santé (DGS).

Philippe Boucher, démissionnaire en décembre 1997, ne sera pas seul à la barre puisqu'il trouvera à ses côtés un de ses amis, Eddy Laurent Amsalem, poursuivi pour recel d'abus de confiance. Responsable de la structure Association Services, on lui reproche d'avoir reçu plus de 150 000 € pour des prestations présumées fictives.

De coquettes augmentations de salaire

Les premiers à vraiment s'intéresser aux pratiques douteuses de l'ancien directeur du CNCT ont été les en-quêteurs de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). Dans un rapport rendu début 1998,1'Igas révélait les nombreux dysfonctionnements au sein de cette association reconnue d'utilité publique dont l'objet est « la prévention et la lutte contre les méfaits du tabagisme ». L'enquête administrative, puis l'enquête judiciaire, ont notamment révélé comment Philippe Boucher s'était octroyé de très coquettes augmentations de salaire sans en référer au conseil d'administration de l'association.

Mais les enquêtes lui reprochent surtout d'avoir fait facturer au Comité national contre le tabac des prestations fictives à des associations dont il était lui-même le président ! L'Observatoire permanent des publicités (OPS), qu'il a créé en 1992, a ainsi reçu 43 000 € d'honoraires entre 1992 et 1994. Or, il ressort des investigations que ces sommes correspondent à des travaux fictifs et qu'une partie de cet argent a directement profité à l'accusé. Le même stratagème avait été imaginé avec une autre association créée une fois encore par Philippe Boucher, Tabac Environnement (TE), qui aurait permis de détourner 18 000 €.

Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité — via l'agent du Trésor —, la Cnam et le CNCT sont parties civiles dans ce dossier.

T. B.