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Texte de bonne année pour tous, écrit par Michel Dakar, le 17 janvier 2010.

 

 

 

2010 en Occident, concevoir l’inconcevable.

 

Faire face aux « organisations de recherche du pouvoir », formes ultimes ultra violentes et morbides de la guerre sociale, secrétées par la société hiérarchisée fondée sur l’inégalité, et parvenues au sommet de la pyramide. Etude comparative sur trois cas occidentaux, la mafia sicilienne ; Cosa Nostra, l’Organisation juive et la Scientologie.

 

 

Introduction

Parvenir à comprendre la réalité de notre monde actuel, revient à identifier quelles sont les forces qui le dominent et l’ordonnent. Cela est maintenant devenu un véritable exploit, tant l’activité de brouillage de la réalité est devenue intense, de la part des forces les plus extrêmes et morbides dont la détermination unique est la recherche du pouvoir. Ce texte est une tentative pour traverser ce nuage de confusion et de mensonge, émis en permanence par ces forces pour interdire la compréhension du réel, nuage qui recouvre tout le champ de notre espace mental, assurant ainsi la poursuite de la recherche hégémonique de ces forces.

 

 

1 – Qui domine actuellement ?

Telle est la question première qui doit venir immédiatement à l’esprit de qui cherche à comprendre la réalité de notre monde. Pour y répondre, la voie la plus directe est celle de la comparaison des budgets militaires des forces mondiales en présence.

 

 

1 – 1. Budget du camp de l’OTAN, environ 1000 milliards de dollars.

USA, environ 800 milliards de dollars.

Europe, environ 200 milliards de dollars (dont Grande Bretagne et France, pour chacun 50 milliards).

Canada : 15 milliards de dollars.

Israël, 14 milliards de dollars (12 + 2 d’aide américaine).

Nota :

Le cas d’Israël est particulier, car on doit y ajouter 4 arsenaux permanents de munitions américains édifiés sur son territoire, contenant pour 800 millions de dollars de munitions, où l’armée israélienne peut puiser sans limite, et plusieurs bases américaines. Ces bases sont sous le commandement direct du chef américain des forces de l’OTAN en Europe, assimilant de fait Israël à un Etat européen, et non à une région orientale. De plus, comme on le verra plus bas, il est maintenant très clair que tout l’appareil politique américain et donc le gouvernement américain, sont totalement sous la coupe de l’Organisation juive aux USA (AIPAC, ADL, Comités électoraux locaux et autres), dont ils exécutent servilement les ordres, et que cet Etat n’est petit qu’en apparence (vaste comme trois département français), puisqu’il bénéficie d’un budget militaire global égal à la somme des budgets américains, européens et de son propre budget, soit de plus de 1000 milliards de dollars.

 

 

1 – 2. Budget des principaux alliés ou associés de l’OTAN :

Japon : 50 milliards de dollars.

Arabie saoudite : 20 milliards de dollars.

Turquie : 8 milliards de dollars.

 

 

1 – 3. Budget des Etats réputés opposés à l’OTAN :

Syrie : moins de 1 milliards de dollars.

Iran : 4 à 5 milliards de dollars.

Russie : 20 milliards de dollars.

Chine : 50 milliards de dollars.

 

 

1 – 4. Considérations :

a) Il est à relever que pour la Russie et la Chine, qui sont réputés en opposition à l’OTAN, les principales sociétés pétrolières russes et chinoises exploitent actuellement les réserves pétrolières irakiennes, conjointement aux sociétés américaines et européennes, et même plus, que la société pétrolière russe domine dans ce partage.

b) Il est à relever que l’Arabie saoudite, qui est l’un des plus proches alliés des USA et d’Israël, a passé dernièrement un contrat d’achat d’armement à la Russie, pour environ 8 milliards de dollars.

c) Il est à relever qu’une opération immobilière russe gigantesque est en cour de réalisation dans le sud de la France, dans les Alpes-Maritimes, à Puget-théniers, portant sur la construction de 50 000 villas et appartements de grand luxe réservés aux seuls riches russes, le « Domaine des dieux », pour milliardaires, accaparant la surface d’une vallée entière des basses alpes, avec en prévision un accès direct exclusif depuis l’aéroport international de Nice.

d) Il est à relever que la Chine est le principal propriétaire mondial des bons du trésor américain, de qui signifie que la Chine est entièrement dépendante de la stabilité économique américaine.

e) Il est à relever que les formes sociales des castes au pouvoir en Russie et en Chine sont des hybrides, celle de Russie étant un hybride de police politique et de pègre, celle de Chine, un hybride de familles de potentats communistes et de pègre.

f) Il est à relever que les cliques des criminels au pouvoir en Russie et en Chine, dépendent entièrement de l’Occident pour leur survie, la Russie exportant la quasi-totalité de son gaz, de son pétrole et de ses minerais, en Occident, ces exportations lui fournissant l’essentiel des recettes de son budget, la Chine produisant 80% des biens manufacturés consommés en Occident, la vente de sa main-d’œuvre de même lui fournissant la quasi-totalité des recettes de son budget.

g) En ce qui concerne les autres Etats dans le monde, les pays arabes sont eux tous accaparés par des cliques de criminels dont la survie se confond avec celle de l’Occident, les Etats d’Afrique ne sont que des colonies exploitées sur place par des gouverneurs généraux indigènes, pour le compte des Occidentaux, les Etats d’Amérique latine, hormis quelques petits, sont soit des colonies des USA, soit associés aux USA.

Quelques Etats tentent de maintenir leur autonomie, dont Cuba, la Bolivie et le Venezuela.

Le cas de la Syrie est à part, car bien que possédant une frontière avec Israël, le régime syrien ne semble pas être fondamentalement menacé par cette proximité. La Syrie bénéficie d’une sorte d’Etat dans l’Etat, qui tient d’une main d’acier la société syrienne, et qui ne doit sa survie qu’à la menace constante d’Israël à sa frontière. La survie de cette faction est intimement liée à la pérennité de la suprématie israélienne.

 

 

2 - Conclusions du chapitre 1.

 

2 – 1. Nous sommes pour la première fois dans l’histoire humaine, face à une domination mondiale unipolaire, celle des Etats d’Occident.

Ce qui fait face à cette domination ne constitue que des poches minuscules et précaires d’autonomie, dont l’espérance de vie ne dépend que de la progression du programme d’emprise totalitaire mondiale de l’Occident. Il s’agit essentiellement de l’Iran, d’une partie du Liban accueillant une organisation de lutte armée pro iranienne le Hezbollah, et de quelques pays d’Amérique latine (Cuba, Venezuela et Bolivie).

 

2 – 2. Réalité du pouvoir en Occident.

L’agglomération des Etats d’Occident est dominée par une organisation fondée sur l’appartenance racialo-religieuse, l’Organisation juive. Le centre du pouvoir de cette organisation est aux USA. L’Etat d’Israël n’est qu’un appendice de l’Organisation juive dont le centre est aux USA. L’emprise sur les USA par l’Organisation juive est totale. Le plus mineur mandat électif aux USA ne peut être obtenu sans faire allégeance à l’Organisation juive. L’appareil de propagande des USA, dénommé en Occident médias, est entièrement entre les mains des dirigeants de l’Organisation juive des USA (lire les trois documents en annexe).

Cette réalité est entièrement déniée en Occident.

 

 

3 – L’occultation de la réalité de la domination des dirigeants de l’Organisation juive, sur les USA, l’Occident et le reste de la planète.

L’un des caractères originaux de la domination mondiale occidentale est l’occultation de la domination intérieure de l’Occident par les dirigeants de l’Organisation juive.

Cette occultation est le fait de l’extrême gauche aux USA et en Europe.

Cette extrême gauche est devenue de fait une branche officieuse de la police politique officielle du régime occidental. La raison en est qu’elle a été dès le début de la guerre froide instrumentalisée contre les communistes par les services secrets occidentaux, et qu’elle était tenue majoritairement par des juifs, qui faisaient en dernier ressort cause commune avec Israël. Quant aux scories du Parti communiste, comme en France, ses dirigeants pour simplement assurer leur survie politique personnelle, se sont rangés du côté du pouvoir.

Aux USA, le personnage de Noam Chomsky illustre caricaturalement le programme d’occultations mis en œuvre par l’extrême gauche occidentale.

Ainsi, Chomsky inverse le rapport réel entre les USA et Israël, évoquant la colonisation d’Israël par les USA (Titre d’un de ses articles : « Israël base américaine »).

Chomsky authentifie la version officielle des attentats du 11 septembre 2001 aux USA, qui ont donné le signal de l’invasion de l’Afghanistan, puis de la seconde guerre d’Irak, et de la destruction définitive de ce pays. Il ne fait plus aucun doute pour quiconque est indépendant des instances officielles occidentales, que les attentats du 11 septembre 2001 ont été organisés par les services spéciaux américains et israéliens, que l’effondrement des tours du World Trade Center a été le fait d’explosions contrôlées, maquillées par le crash d’un avion de ligne téléguidé, et que l’avion qui s’est écrasé sur la Pentagone était un missile.

De même, la première guerre contre l’Irak, en 1991, a été décidée par les dirigeants de l’Organisation juive, afin d’éliminer le pays le plus puissant et indépendant des pays arabes, des environs d’Israël, comme les attentats du 11 septembre ont été mis en œuvre entre autres, afin d’assurer durablement l’hégémonie israélienne au Proche-Orient.

Ce sont toutes ces réalités que l’extrême gauche est en charge d’occulter, tant aux USA qu’en Europe, dénonçant ceux qui osent les exprimer comme « antisémites » et néo fascistes.

En France, les principaux organes de l’extrême gauche, agissant comme police politique officieuse pour le régime dans le domaine directement israélien, sont la CAPJO-Europalestine (Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche-Orient), l’AFPS (Association France Palestine Solidarité), et les Mouvement pour la paix, dont l’ACDN (Association des citoyens pour le désarmement nucléaire).

L’un des principaux rôles de cette extrême gauche est d’encadrer l’opposition des occidentaux d’origine arabe au génocide des Palestiniens, en orientant cette opposition vers des activités inoffensives et spectaculaires, de type « festif », tels la marche récente sur Gaza, les opérations de boycott des produits israéliens, les plaintes contre Israël adressées aux juridictions internationales, juridictions mises en place par le régime occidental et qui sont entièrement contrôlées par lui-même, et à travers les mouvements pour la paix et le désarmement, la légitimation du démantèlement des chétifs arsenaux des quelques Etats qui échappent encore pour le moment à l’emprise occidentale, comme l’Iran, et pour finir, l’interdiction de toute formulation de remise en cause fondamentale de la légitimité de l’implantation coloniale au Proche-Orient, nommée Israël, et la persécution de ceux dénommés « révisionnistes », ou « négationnistes », qui critiquent la version officielle de l’histoire de la seconde guerre mondiale, relative au génocide des juifs européens par les nazis.

Cette histoire officielle est importante pour les dirigeants de l’Organisation juive, car elle oblige l’adhésion de la population juive de base, à la politique des dirigeants de l’Organisation juive, sous le prétexte qu’en dehors de cette politique communautariste et offensive, les juifs de base sont en constant danger. Il est à relever que le territoire des USA est quadrillé par un réseau de 22 musées de l’Holocauste, dont le plus important se trouve à Washington.

Plus largement, en Occident, l’extrême gauche est en charge de l’encadrement comme police politique officieuse du régime, de toute l’opposition populaire au régime.

L’annihilation de toute forme véritable d’opposition en Occident est quasi parfaite, car elle conjugue l’action de l’extrême gauche qui est censée être intrinsèquement révolutionnaire, avec celle de l’appareil répressif policier et judiciaire classique, au point qu’il n’est nul besoin en Occident de construire un réseau de camps du type goulag soviétique pour y interner les opposants.

En Occident, le goulag est omniprésent et permanent, il occupe tous les lieux publics, il n’y a pas moyen d’y échapper, l’opposant véritable est soumis à une sorte d’isolation ambulatoire.

Ce goulag est invisible, et son existence même est déniée.

Son efficacité en terme de maintien de l’ordre est inégalée dans toute l’histoire des appareils policiers.

Les opposants véritables sont réduits à l’impuissance, la population de base s’imagine être réellement en démocratie, et les jeunes révoltés et les révoltés prolongés sont orientés par l’extrême gauche dans des activités contestataires sans risques pour le régime, des exutoires où ils peuvent se défouler dans des simulacres d’actions révolutionnaires, en singeant l’insurrection, apportant ainsi volontairement leur collaboration à l’entretient de la façade démocratique de notre village Potemkine pour pays développé, par l’illusion d’une agitation politique, et pouvant même aussi rendre service au régime, en agressant les réels opposants qu’on leur désigne comme des « antisémites » et des néo fascistes, ou encore des négationnistes. L’Etat en France pousse même la complaisance jusqu’à assurer l’équilibre financier de deux radios révolutionnaires diffusant leurs messages sur l’étendue de l’Île de France (11 millions de citoyens), celle des anarchistes et celle des trotskistes. De plus, ces deux radios appelant au renversement du régime, diffusent grâce à l’émetteur de Télé Diffusion de France.

Ainsi, les propos des véritables opposants peuvent même être tolérés, car ils n’atteignent qu’un nombre insignifiant d’auditeurs en comparaison des discours officiels ou para officiels de l’opposition simulée. De plus, l’existence tolérée de ce discours authentiquement d’opposition peut servir à prouver qu’on se trouve en régime véritablement démocratique, ce qui infirme même le contenu des discours authentiquement contestataires qui font état d’une démocratie de façade.

Pour finir, afin de donner du crédit et de l’authenticité à cette opposition factice d’extrême gauche, des procès de complaisance et même des agressions de ses leaders, sont mis en scène par le pouvoir.

Et de plus, la publicité des discours et des activités de l’extrême gauche est considérablement amplifiée par le relais gigantesque de l’appareil de propagande grand public du régime (presse écrite, télévision, radio).


Grâce au dispositif para policier de l’extrême gauche, le crime est presque parfait, toute opposition réelle au régime a quasiment disparue.

 

 

4 – Tentative de compréhension des « organisations de recherche du pouvoir ». L’exemple de la mafia sicilienne ou Cosa Nostra, de l’Organisation juive, ou « lobby qui n’existe pas », et de la Scientologie.

 

4 – 1. Caractéristiques communes essentielles à la mafia sicilienne, l’Organisation juive et la Scientologie.

Ces trois organisations peuvent être classées dans la catégorie des « organisations de recherche du pouvoir », mais on se heurte là, immédiatement, à l’une de leurs plus importantes et significatives caractéristiques communes, qui est de chercher à se dérober à l’observation. Le surnom humoristique donné à l’organisation juive (le lobby qui n’existe pas) en est la parfaite illustration. Quant à la mafia, elle a réussi à convaincre de son inexistence pendant plus d’un siècle depuis sa formation vers le milieu du 19ème siècle. Quant à la Scientologie, elle cherche au contraire la reconnaissance, mais comme église, alors que son fondateur exprimait franchement son but réel par sa formulation « Si tu veux devenir très riche très vite, fonde une religion ». De plus, elle se camoufle derrière deux masques superposés, le premier, le plus visible, est celui d’une entreprise de psychothérapie proposant la restauration de l’équilibre mental individuel, et le second, celui d’une religion.

On peut progresser vers une compréhension des organisations de recherche du pouvoir en tentant de discerner ce qui les différencie des organisations qu’on peut définir comme classiques (nations, Etats, antiques cités et autres).

La différence essentielle qui existe entre une organisation sociale classique et une organisation de recherche du pouvoir est l’unicité du but. L’organisation de recherche du pouvoir n’a qu’un seul but, celui de la recherche du pouvoir, de toujours plus de pouvoir, jusqu’à la domination suprême. Une organisation sociale classique recherche avant tout la stabilité, parmi de nombreux autres buts, dont ceux qui sont les plus évidents, soit de favoriser les échanges entre ses membres et leur bien-être.

Ce fait essentiel est d’ailleurs clairement exprimé dans la Torah, qui est la constitution de l’Organisation juive (peuple élu par dieu, dieu étant une entité imaginaire mettant en forme l’idée de dictateur suprême de l’univers, et peuple élu destiné à la domination de toutes les nations).

Il est un fait immédiatement intéressant à constater, c’est que simplement évoquer le contenu de la Torah, qui est aussi celui de l’Ancien testament des chrétiens (dont particulièrement son 5ème livre ou Deutéronome), est passible des tribunaux, pour provocation à la haine raciale. Lire la Torah ou l’Ancien testament peut mener aux tribunaux.

Le second fait immédiat à constater, toujours tiré de la Torah, laquelle expose à la lumière du jour ce qui fonde toute organisation de recherche de pouvoir, est qu’il y est question de peuple et non d’individu, à la différence des religions classiques, qui s’adressent à l’individu. Dans un système d’organisation de recherche du pouvoir, l’idée d’individu s’efface devant l’idée de groupe, seul le groupe compte, l’individu est secondaire, il n’est au fond pas pris en compte. On retrouve un cas religieux exactement similaire, chez les jésuites, qui constituaient une fraction de l’église catholique aussi caractérisée par la recherche du pouvoir, dans l’expression « Obéir comme un cadavre », type d’obéissance que l’organisation jésuite demandait à ses membres.

De même en ce qui concerne la mafia sicilienne, tous les témoignages d’anciens membres concordent pour évoquer l’interdiction totale de toute individualité originale au sein de cette organisation. La mafia sécrète comme en série le même type d’individu, individus qui ne diffèrent les uns des autres que par leur extrémisme dans la cruauté, dans la tromperie, dans la brutalité, la sauvagerie, et dans l’absence absolue de toute humanité, de tout scrupule.

Le cas de la Scientologie illustre particulièrement bien la désindividualisation au sein des organisations de recherche du pouvoir. Chaque acte, chaque parole, chaque pensée de tout scientologue est normée, prévue, édictée, diffusée auprès de tous les scientologues par une infinité de circulaires impératives. Le langage même utilisé par les membres de la Scientologie a été entièrement inventé et chaque membre à l’obligation de le connaître et d’en user en permanence. Tout langage personnalisé est drastiquement éradiqué au sein de la Scientologie.

 

 

Note préliminaire à la poursuite de ce texte :

Les chapitres qui vont suivre sont un essai pour appréhender ce qui réagit à toute tentative d’approche par l’intimidation et la menace, c'est-à-dire en cherchant à provoquer la peur et la terreur, ce qui a pour objet de paralyser les fonctions cognitives. Vouloir comprendre la Scientologie et l’Organisation juive, revient à suivre le chemin de ceux qui se sont affrontés à la mafia sicilienne, « Cosa Nostra », chemin qui est déjà très documenté, et dont une bibliographie est incluse dans la partie du texte consacrée à Cosa Nostra.

 

 

4 – 2. Cause de la formation des organisations de recherche du pouvoir.

La cause de la formation de ce type d’organisation dont la détermination unique est la recherche du pouvoir, est l’organisation humaine générale fondée sur la hiérarchie, dont la figuration est la pyramide. Les organisations de recherche du pouvoir naissent de l’inégalité ambiante, et disparaîtrons lorsque l’humanité aura réussi à franchir le cap de la société inégalitaire pour parvenir à l’égalité. L’organisation inégalitaire résout le problème de la violence en la répartissant sur tous les individus, chaque individu étant à la fois victime de la violence exercée par l’individu situé à l’échelon supérieur au sien, et auteur de violence sur l’individu situé à l’échelon inférieur au sien. L’espoir existe dans une telle société, et constitue le moyen de supporter la violence et l’isolement inhérents à ce type de société, c’est l’espoir de grimper dans la hiérarchie, afin de subir moins de violence et évidemment, d’en exercer de plus en plus sur autrui. Il est à penser que la religion a été créée afin de résoudre la frustration des couches inférieures qui n’ont aucune chance de progresser, en imaginant l’immortalité de l’âme, et une existence future après la mort du corps, existence future où le rapport hiérarchique sera inversé en faveur des inférieurs (« Les premiers seront les derniers », dixit Jésus Christ). Dans un monde où la violence constitue la valeur centrale, comme l’or dans le monde capitaliste, il est inévitable que des organisations soient créées par ceux qui recherchent à se propulser au sommet, non pas dans une autre existence post-mortem illusoire, mais pendant leur unique vie, organisation mobilisant à leur profit une masse crédule, déjà conditionnée à l’obéissance par le système social général. C’est ce que Ron Hubbard, le créateur de la Scientologie illustrait par son propos, en substance : Le travail est déjà fait par les religions classiques, je ne fais que me servir dans le troupeau déjà conditionné par ces religions. C’est ce même Ron Hubbard, qui déclarait « Pour devenir très riche très vite, il faut créer sa propre religion ».

 

 

4 – 3. Origines historiques des organisations de recherche du pouvoir, mafia sicilienne, Organisation juive et Scientologie.

Les origines de la mafia sicilienne, Cosa Nostra et de la Scientologie, sont parfaitement connues et très récentes. Pour Cosa Nostra, il s’agit de l’époque de la chute du royaume de Naples et l’unification de l’Italie, de la faiblesse de l’appareil d’Etat italien permettant aux hommes de mains des riches propriétaires fonciers de Sicile de faire leur place au sein de l’élite sicilienne, en s’organisant très vite en secte, société secrète, dotée très rapidement d’une constitution, d’un langage propre, d’une idéologie, permettant la reproduction de cette organisation à travers le temps, et sa perpétuation, cette organisation devenant comme un organisme vivant utilisant les individus pour se perpétuer, ce qui est le cas de toute les organisations qui survivent à leurs créateurs, la survie et l’importance de l’organisation devenant prioritaire, au détriment des individus la composant, qui ne deviennent plus que des objets de cette organisation, des rouages, d’où la dépersonnalisation totale similaire qu’on rencontre dans Cosa Nostra, la Scientologie et l’Organisation juive. Les membres de ces organisations sont à l’instar des jésuites « Obéissant comme des cadavres », des zombis (Le Petit Larousse, édition de 1999 : « Zombi, dans le vaudou, mort sorti d’un tombeau et qu’un prêtre met à son service »).

Les origines de l’Organisation juive sont trop anciennes pour être connues. Le personnage de Moïse qui est son créateur mythique est très tôt dans l’histoire, décrit comme un escroc, idée rapportée par l’historien juif Flavius Josèphe, provenant des récits hellénistiques (Page 28, Georges Minois, « Le Traité des trois imposteurs, histoire d’un livre blasphématoire qui n’existait pas », Albin Michel, 2009, ouvrage relatif à Moïse, Jésus et Mahomet).

Quant à la Scientologie, le livre de référence est celui-ci : « Ron Hubbard, le gourou démasqué », de Russel Miller, Plon 1987 », qui peut être complété par celui de Paul Ariès : « La scientologie laboratoire du futur ? Les secrets d’une machine infernale », Editions Golias 1998.


La bibliographie concernant Cosa Nostra, est la suivante :

Giorgo Bocca « L’Enfer – Enquête au pays de la mafia, l’Inferno profondo sud », Payot 1992.

Nando Dalla Chiesa « Meurtre imparfait. L’affaire Dalla Chiesa ». Edition Liana Levi. 1984.

Pino Arlacchi « Les Hommes du déshonneur. La stupéfiante confession du repenti Antonino Calderone ». Albin Michel 1992.

Ferdinando Imposimato « Un Juge en Italie. Pouvoir, corruption, terrorisme. Les dossiers noirs de la mafia ». Editions de Fallois. 20000.

Anonyme « Un Homme d’honneur. Les révélations d’un soldat de la mafia ». Lattès. 1990.

John Dickie « Cosa Nostra. L’Histoire de la mafia sicilienne de 1860 à nos jours ». Buchet Chastel. 2004.

Fabrizio Calvi « L’Europe des parrains. La mafia à l’assaut de l’Europe » Editions Grasset. 1993.

Nota : on peut aussi lire les ouvrages de Leonardo Sciascia, pour prendre connaissance d’une des multiples manières de soutenir la mafia sicilienne, Sciascia étant pour Cosa Nostra, ce que Noam Chomsky est pour l’Organisation juive.

 

 

4 – 4. Rapport entre population cible et organisations de recherche du pouvoir.

La Scientologie recrute au sein d’une population fragilisée par un déséquilibre mental. Cette population à qui elle propose une méthode thérapeutique salvatrice, l’alimente d’une part en numéraire, puisqu’elle exploite jusqu’à l’épuisement tout individu tombé entre ses griffes, mais aussi elle recrute ses cadres parmi cette population, cadres dont le profil est celui de déséquilibrés, qui suppléent à leur déséquilibre en dominant plus faibles qu’eux. La montée dans la hiérarchie de la Scientologie se fait par la démonstration de sa capacité à abandonner totalement sa personnalité, à endosser l’habit mental du scientologue, et à presser jusqu’au dessèchement total et le plus rapidement possible les proies attirées dans les filets de la Scientologie. Le milieu qui fournit à la Scientologie ses effectifs, est la population occidentale générale. A la différence de la mafia sicilienne et de l’Organisation juive, c’est un milieu ouvert, dont le nombre lui assure le renouvellement et le maintien de son effectif. La Scientologie est en état de perpétuelle opération de recrutement.

La mafia sicilienne, Cosa Nostra, recrute exclusivement au sein de la population sicilienne, qui est comme enclose, captive par l’insularité. Cette population est maintenue sous l’emprise de la mafia par la terreur. La grande majorité de cette population n’adhère pas à la mafia, elle l’a subit. La culture mafieuse se transmet au sein des familles mafieuses par la mère. Le recrutement par la mafia sicilienne est très sélectif et très limité.

L’Organisation juive recrute au sein d’une population quasi captive, enserrée depuis des siècles dans une culture ségrégative, de ghetto, qui la coupe du monde général. Cela est similaire à la Cosa Nostra, à la différence près, que la population juive adhère dans son immense majorité à l’Organisation juive. Cela est dû à la propagande par l’Holocauste, qui tend à terroriser la population juive en la conditionnant pour qu’elle considère le monde extérieur à son ghetto comme inquiétant, où tout juif est menacé de mort, est l’objet de haine. Grâce à ce stratagème, l’Organisation juive jouit d’un réservoir de recrutement d’une capacité d’une dizaine de millions d’individus, pré conditionnés à entrer à son service.

 

 

4 – 5. L’inversion des rôles de criminels et de victimes.

Un processus psychologique identiques se remarque chez ces trois organisations de recherche du pouvoir, il s’agit de l’inversion des rôles de criminels et de victimes.

 

 

4 – 6. Rapprochement du sommet de la pyramide humaine par ces trois organisations.

Il devient patent que ces trois organisations de recherche du pouvoir sont soit parvenues au sommet de la hiérarchie humaine, comme c’est le cas pour l’Organisation juive, ou règne sur une partie du sommet, comme c’est le cas pour Cosa Nostra, installée à la tête de l’Italie, dont Berlusconi n’est qu’un pantin (dont les coups qu’il vient de recevoir en public pourraient bien être l’effet d’une punition publique infligée par Cosa Nostra), ou bien très proche du sommet, comme pour la Scientologie, qui est reconnue comme église par les principaux Etats européens, reçue à l’Elysée par Sarkozy, lequel a fait modifier la loi française afin de rendre impossible sa dissolution pour escroquerie, ce qui est son activité unique, lequel a fait muté à d’autres tâches l’unique policier spécialisé en "scientologie", titulaire d’un doctorat d’Etat portant sur la Scientologie.

La Scientologie est au plus proche du pouvoir au USA. On peut constater en France qu’elle intervient dans le domaine de la cause palestinienne, sans doute en relation cachée avec l’Organisation juive. On rencontre dans ce domaine le personnage de Christian Cotten.

 

 

5 - Conclusion.

L’avènement de formes extrêmes organisationnelles entièrement structurées par la violence et mues par une détermination existentielle unique, la recherche du pouvoir, est significatif de l’état de désagrégation de la société occidentale.

La société occidentale, après deux siècles de règne du capitalisme, n’est plus une société, mais un troupeau d’individus isolés les uns des autres, où les formations prédatrices viennent puiser leur nourriture. Il est à remarquer de plus, que la plupart des individus occidentaux, ont intégré la norme psychologique capitaliste, soit la mentalité des prédateurs, à travers l’idée de réussite personnelle, de profit. Les proies en Occident, pensent de même que les prédateurs qui les mangent. Il est tout à fait naturel que dans ce contexte, les formes organisationnelles asociales, du type Scientologie, Cosa Nostra et Organisation juive, s’épanouissent. Elles sont dans leur élément, comme un poisson dans l’eau.


Il est très clair qu’un tel monde est parfaitement non viable et n’a aucun avenir. Il suffit d’attendre pour le voir d’écrouler. Il n’y a rien d’autre de plus à faire : regarder.

 

 

Annexe :

1 - Article paru sur le site voltairenet.org/fr du 17 février 2006
La polémique Chomsky / Blankfort
« Les mouvements anti-guerre ont totalement échoué ».

2 - L’Empire du Mal. Une république d’idiots, par Paul Craig Roberts.

3 - Les oreilles de Midas. THE MIDAS EARS. Par Israël Shamir.

 

 

1 - Article paru sur le site voltairenet.org/fr du 17 février 2006
La polémique Chomsky / Blankfort
« Les mouvements anti-guerre ont totalement échoué »


Tel-Aviv et Washington sont associés au Proche-Orient, c’est un fait. Mais l’importance de ce lien dans la politique coloniale de Washington fait débat au sein du mouvement anti-impérialiste. Pour le journaliste états-unien juif antisioniste Jeffrey Blankfort l’influence israélienne est centrale dans la politique états-unienne et les mouvements anti-guerre échouent en raison de leur incapacité à appréhender l’importance de ce lobby. Développant une approche radicale sur cette question, allant jusqu’à nier la dimension énergétique de la guerre d’Irak, M. Blankfort n’en ouvre pas moins des pistes intéressantes sur l’influence sioniste aux États-Unis. Nous reproduisons l’entretien qu’il a accordé à la journaliste Silvia Cattori.

Jeffrey Blankfort est un journaliste états-unien et producteur d’émission de radios sur les chaînes KPOO à San Francisco, KZYX à Mendocino et KPFT/Pacifica à Houston. Engagé dans le combat politique en faveur des Palestiniens et pour la création d’un État unique binational en Palestine depuis les années 70, il est devenu une des bêtes noires des mouvements sionistes états-uniens mais s’est aussi attiré les foudres d’une partie de la gauche états-unienne, autour de Noam Chomsky, qui lui reproche son « obsession du lobby ». Il a été rédacteur au Middle East Labor Bulletin et co-fondateur du Labor Committee of the Middle East. Il fut également un membre fondateur de la Nov. 29 Coalition on Palestine.

Silvia Cattori : Washington et Tel Aviv intensifient leurs menaces contre l’Iran. A votre avis, Israël a-t-il un intérêt national précis à affaiblir – voire à détruire – nombre de pays arabes voisins et dans quelle mesure parvient-il à orienter la politique des États-Unis dans le sens de nouvelles agressions au Moyen-Orient ?

Jeffrey Blankfort : Ma position, que j’ai d’ailleurs exposée dans un article, est la suivante : la guerre en Irak n’était pas une guerre pour le pétrole, mais une guerre conçue par les néo-conservateurs et par le lobby pro-israélien aux États-Unis, au profit d’Israël. Elle visait à placer Israël dans une position très importante au Moyen-Orient, dans le cadre d’un plan visant à parachever le contrôle planétaire des États-Unis. C’est là ce à quoi appelait le document intitulé « Project for a New American Century » (Projet pour un nouveau siècle américain), ou PNAC [1]. Et bien qu’un certain nombre de personnalités éminentes, tant du monde politique que des milieux de la défense, ait dit qu’il s’agissait d’une guerre déclarée et menée au service d’Israël, le mouvement anti-guerre s’est obstinément refusé à prendre cette possibilité en compte. Et en ce moment même, la seule composante de la société américaine qui soit en train de pousser l’administration des États-Unis à entrer en confrontation militaire avec l’Iran se trouve être l’establishment sioniste, ou le lobby, si vous préférez – il s’agit d’organisations comme l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) [2], mais aussi d’autres organisations juives – dont le principal objectif, depuis des mois, est d’empêcher l’Iran de se doter d’armes nucléaires. La gauche et le mouvement anti-guerre sont tellement obnubilés par l’imputation de tous les maux de la terre à l’impérialisme américain, d’une part, et par leur crainte panique de provoquer ce qui pourrait être une forme de prétendu « antisémitisme », d’autre part, qu’ils ont exonéré Israël de toute implication (et qu’ils continuent à le faire) ; alors que d’autres, pourtant bien consensuels, n’ont pas manqué de l’impliquer. Ainsi, n’ayant eu à acquitter aucun prix pour avoir poussé les États-Unis dans la guerre contre l’Irak – et je ne parle pas seulement de la guerre actuelle, mais aussi de la guerre du Golfe, en 1991 – ils se préparent à refaire la même chose, contre l’Iran. Même pour un lobby, c’est un comportement absolument unique, absolument sans précédent !

– Autrement dit, les États-Unis seraient devenus un satellite d’Israël et agiraient en fonction des intérêts de cet état ? Cette thèse n’est-elle pas à l’opposé de la thèse de Chomsky et de la gauche en général, pour lesquels ce sont les États-Unis qui utilisent Israël, et qu’il y aurait convergence d’intérêts entre Israël et les États-Unis, Israël étant simplement « le flic de service », en retour des services rendus par les États-Unis au Proche-Orient ?

Jeffrey Blankfort : Certes, Chomsky a tendance à simplifier la politique américaine, en rejetant tous les torts sur les élites et qui que ce soit qui puisse bien se trouver à la Maison-Blanche, tout en occultant soigneusement le rôle du Congrès. Aujourd’hui, onze membres du Sénat sont juifs, soit 11% sur cent membres au total, alors que les Juifs représentent seulement 2% de la population américaine [3]. Chomsky et ses amis brandissent soit directement, soit indirectement, le spectre de l’antisémitisme, ou de la provocation à l’antisémitisme, et le résultat, c’est que tout le monde la ferme. Bon, il faut savoir que Chomsky, qui était sioniste, dans son jeune temps – il a vécu en Israël, il a des amis là-bas, il a même envisagé d’aller s’y installer définitivement – a reconnu en 1974 que cela était susceptible d’avoir une influence sur ses analyses et sur ses prises de position, et il a tenu à ce que ses lecteurs le sachent. Il l’a écrit, en 1974. Et pourtant, bien peu de ceux qui lisent Chomsky aujourd’hui sont au courant. Ils ne savent pas que Chomsky était sioniste, et qu’il avait même envisagé la possibilité d’aller s’installer en Israël. De fait, pendant des années, il n’a pas dit un mot au sujet d’Israël, tout en prenant la parole sur le rôle des États-Unis en Amérique centrale et au Vietnam. C’est un ami commun, le Dr. Israël Shahak, qui a convaincu Chomsky de s’exprimer publiquement au sujet du sort réservé aux Palestiniens par Israël. Il est intéressant de constater que le principal ouvrage écrit par Chomsky sur la question israélo-palestinienne, Le Triangle fatal (The Fateful Triangle) commence, de fait, par une défense d’Israël. C’est-à-dire que, tout en reconnaissant tous les crimes israéliens contre les Palestiniens, il accuse principalement les États-Unis, pour avoir laissé faire ! Maintenant, cette défense, permettez-moi de vous dire qu’elle pourrait être utilisée par Pinochet, au Chili, ou par n’importe quel dictateur soutenu à bout de bras par les États-Unis n’importe où dans le monde, afin de s’exonérer de la responsabilité première de leurs exactions et de la faire retomber sur les États-Unis… Or, moi, là-dedans, je ne marche pas… Et la plupart des gens qui comprennent la situation ne marchent pas non plus, quand ils sont amenés à examiner cette manipulation. Un certain nombre de mes amis, qui sont aussi des amis de Chomsky, en ont convenu ; ils sont d’accord avec moi. Le problème étant, je dirais, qu’en tant que collègues universitaires, ils se sentent gênés de critiquer Chomsky, d’autant qu’il est souvent attaqué par des gens de droite.
Il a défendu beaucoup de gens qui étaient attaqués et, de ce fait, il s’est gagné leur loyauté. Il a été également le mentor de pas mal de chercheurs et, ironiquement, c’est Chomsky qui a mis le pied de bien des gens à l’étrier de l’engagement politique… Ils ont lu Chomsky, et ils se sont enthousiasmés pour l’action politique. Et ce n’est que plus tard – quand ils ont cette chance – qu’ils découvrent que Chomsky ne se contente pas d’ouvrir des portes : il les referme, tout aussi bien !

– Ce qui voudrait dire que Chomsky accorde au lobby pro-israélien moins d’importance qu’il n’en a en réalité ? Chomsky aurait-il soutenu des options injustes à l’égard des Palestiniens pour préserver Israël, avec lequel il a une attache affective ? Est-ce l’unique cas où Chomsky aurait défendu l’indéfendable ?

Jeffrey Blankfort : Oui, pour l’essentiel. Sur la plupart des autres sujets, il est plus ouvert. Mais sur ce sujet particulier, il refuse carrément la discussion. En 1991, nous avons eu un échange qui a été publié par un journal de gauche, de New York, The National Guardian, et un ami de New York a voulu organiser un débat entre Chomsky et moi sur la question du lobby israélien à la Conférence des Chercheurs Socialistes (Socialist Scholars Conference). Chomsky a refusé, écrivant que « Cela n’apporterait rien ». Après son refus, j’ai demandé à un professeur en Californie, Joel Benin, que je connais bien et qui est sur les positions de Chomsky, s’il accepterait de débattre avec moi. Il a refusé lui aussi, en me faisant exactement la même réponse : « Cela n’apporterait rien ! »

– Et sur l’Iran, qui est aujourd’hui dans le collimateur, Chomsky minimise-t-il aussi, à votre avis, le rôle du lobby qui agit aux États-Unis dans l’intérêt d’Israël ?

Jeffrey Blankfort : En ce qui concerne l’Iran, il semble bien que Chomsky et les autres ne veulent toujours pas voir la campagne que le lobby est en train de mener pour nous entraîner dans une nouvelle guerre – une guerre qui sera bien plus catastrophique que le désastre actuel en Irak.
Il y a, aux États-Unis, une coalition de douze organisations féminines communautaires juives, qui s’appelle elle-même « Une Voix pour Israël » (One Voice for Israel), et qui s’est créée en 2002, pour répondre à la publicité négative que la destruction de Jénine a value à Israël. Chaque année, au cours d’un raout qu’elle intitule « Take-5 », cette fédération fait en sorte qu’un million de femmes juives appellent au téléphone la Maison-Blanche au même moment ; puis, un autre jour, elles appellent le Congrès. À chaque fois, elles ont fait sauter le standard du Capitole. C’est une de leurs manières de montrer leur pouvoir…
Le 22 février, elles téléphoneront au Président Bush pour lui livrer leur opinion sur ce qu’il conviendrait de faire à propos de l’Iran et de son développement nucléaire, qu’il soit civil ou militaire. C’est un genre d’opération qui se poursuit, en permanence, mais pour le mouvement anti-guerre, ou pour la gauche, ça ne pose pas de problème. Encore faut-il qu’ils soient au courant ! Le Professeur Chomsky m’a écrit (à moi, et à d’autres) qu’il s’agit là d’une question qui ne l’intéresse pas…
Il y a deux ans de cela, quand la même personne qui l’avait invité à débattre avec moi (en 1991), demanda à nouveau à Chomsky s’il était intéressé, il a refusé, en invoquant mon « obsession du lobby ». Il a même écrit qu’il refuse de lire l’article que j’ai écrit au sujet de sa personne. Ce n’est pas le genre de réponse qu’on attendrait d’un intellectuel. Je trouve piquant qu’il accepte volontiers de débattre avec Alan Dershowitz, parce que c’est vraiment facile, mais qu’en revanche il refuse de débattre avec quiconque, à gauche. Tout au moins, pas de ce sujet-là… Et c’est pourtant de ça qu’il faudrait parler, et pas d’autre chose !

– Pensez-vous qu’il y ait, dans d’autres pays, l’équivalent de l’AIPAC ?

Jeffrey Blankfort : L’AIPAC est quelque chose de tout à fait particulier. Tout en étant un lobby déclaré et enregistré, en faveur d’Israël, il n’est pas tenu de s’enregistrer en tant que lobby étranger. Et cela lui confère une situation absolument unique aux États-Unis. À chaque audition, au Congrès, qui implique les questions moyen-orientales, vous verrez des employés de l’AIPAC y participer. Aucun autre lobby – en particulier, aucun lobby étranger – n’a un tel privilège. Ce sont eux, aussi, qui rédigent les lois que le Congrès adopte ensuite. Ainsi, par exemple, le récent décret « Sur la reddition de comptes par la Syrie et la souveraineté du Liban » (Syrian Accountability and Lebanese Sovereignty Restoration Act) [4], adopté il y a deux ou trois ans, et qui devait conduire à la situation que nous constatons aujourd’hui au Liban et en Syrie, a été rédigé par l’AIPAC, qui a même trouvé le moyen de s’en vanter, peu après. Les seuls milieux qui prétendent ne rien savoir, c’est la gauche. Cela se trouve sur le site web de l’AIPAC, ainsi que dans ses publications papier. L’AIPAC fourni également des stagiaires – de jeunes étudiants juifs, brillants – qui travaillent dans les bureaux des parlementaires du Congrès. Ils demandent à être reçu par un membre du Congrès, et ils lui disent : « Nous avons cette jeune personne qui aimerait effectuer un stage à Capitol Hill ; nos stagiaires peuvent effectuer un stage d’un an, et ils effectueront un travail effectif dans vos bureaux… » Vous en connaissez beaucoup, des membres du Congrès qui iraient refuser un secrétaire bénévole ?
Cette organisation AIPAC a aussi une fondation spéciale qui organise des voyages gratuits en Israël pour des membres du Congrès. L’an dernier, plus de cent membres du Congrès sont ainsi allés en Israël, aux frais de la princesse, tous frais payés par cette fondation. Il faut savoir qu’il y a un grand débat, autour de ces voyages gratuits payés par divers lobbies, mais je ne pense pas que cela entraînera un quelconque problème pour les menées de l’AIPAC. S’il prend des mesures drastiques, le Congrès fera une exception, dès lors qu’il s’agira d’Israël…
Ce qui est curieux, c’est que nous autres Américains, nous avons un pays voisin, au Sud, qui s’appelle le Mexique. Le Mexique est bien plus important pour les États-Unis, pour notre économie, et puis il y a aussi aux États-Unis bien plus de personnes d’origine mexicaine que de juifs… Il y a des milliers de Mexicains et de Mexicano-Américains qui travaillent ici, et qui sont responsables de la culture et des récoltes des produits agricoles des États-Unis. Et pourtant, il n’y a pas de délégations du Congrès qui se rendent en visite au Mexique,et le Congrès ne parle pas de l’importance du Mexique… Et quand des parlementaires américains vont au Mexique, c’est en vacances. Et pourtant, ici, aux États-Unis, l’accent est mis en permanence sur Israël.
Il y a deux causes, très simples : l’argent, et l’intimidation. Le Parti démocrate s’est reposé pendant des années sur de riches sponsors juifs pour obtenir la majorité des contributions financières qu’il reçoit. L’organisation AIPAC elle-même ne donne pas d’argent. Non, l’AIPAC coordonne tout ça, et vous indique à qui il faut donner. Ainsi, supposons que vous soyez un donateur juif et que vous vouliez faire quelque chose pour aider la cause d’Israël : l’AIPAC va vous indiquer où verser votre argent. C’est ainsi que dans l’ensemble des États-Unis, nous avons aujourd’hui près d’une quarantaine de Comités d’Action Politique, les PACs (Political Action Committee), dont la seule raison d’être est de donner de l’argent aux candidats aux élections américaines (à tous les niveaux) qui soutiennent Israël. Aucun de ces comités n’est identifié par un nom qui ait un quelconque rapport avec Israël. Ainsi, ici, en Californie, nous avons un « Comité des Californiens du Nord pour la Bonne Gouvernance ». À St-Louis, dans le Missouri, vous avez le comité de « St-Louisans for Good Government ». Le plus important est le National PAC, ou NPAC. Et puis vous avez aussi le Hudson Valley Political Action Committee, le Desert Caucus, etc.
Si vous vous en tenez à la raison sociale de ces comités, vous n’avez pas la moindre idée de ce à quoi ils servent, alors que les autres lobbies annoncent clairement leurs finalités. Pourquoi n’avons-nous aucun « Comité des juifs partisans d’Israël », ce serait plus clair, non ? Mais il y a encore plus grave, pour les Démocrates, et pour une partie des Républicains : l’argent qu’ils perçoivent de la part de personnalités juives sionistes. Ainsi, par exemple, en 2002, un Israélien d’origine égyptienne, Haim Saban, qui est venu aux États-Unis et a gagné des milliards de dollars grâce à un programme télévisé pour enfants télédiffusé le samedi matin, a fait un don de 12,3 millions de dollars au Parti démocrate, soit tout juste un million et demi de moins que ce que les comités d’action politique des fabricants d’armes avaient donné, mais aux deux grands partis américains…
Et il ne s’agit là que d’un bienfaiteur parmi d’autres. Par ailleurs, c’est ce même Haim Saban qui a fondé la Saban Institute, auprès de la Brookings Institute [5], qui s’occupe d’affaires israéliennes. Il est également un des gros financeurs de l’AIPAC, et il sponsorise des boums, à Washington, au cours desquelles l’AIPAC forme des lycéens et des étudiants à la propagande pro-israélienne. Les campus universitaires américains sont les principaux champs de bataille des mouvements juifs qui font du lobbying pour Israël, qui se sont fédérés dans l’Israel Campus Coalition, forte de vingt-huit associations, dont l’AIPAC, et qui a Israël pour première et unique préoccupation.
Aujourd’hui, un des principaux objectifs du lobby, c’est d’obtenir que les campus universitaires arrêtent leurs campagnes de désinvestissement visant Israël. Les lobbyistes pro-israéliens essaient aussi d’influencer la nouvelle génération de leaders de la communauté juive, qui font actuellement leurs études, afin de les amener à contribuer à la propagande en faveur d’Israël.

– Pour aider les Palestiniens à obtenir justice il faudrait au moins que ceux qui les soutiennent – ou prétendent le faire – disent la vérité. Or, tout semble se passer comme si, même dans ce camp là, cette vérité était étouffée. Pensez-vous qu’aux États-Unis, tout comme en Europe, la solidarité a échoué parce qu’elle est dirigée par des gens qui sont là pour mettre des freins à la critique d’Israël ? Pensez-vous que l’influence de Chomsky s’est exercée dans ce sens ?

Jeffrey Blankfort : Ici, aux États-Unis, le mouvement pro-palestinien est totalement inefficient, depuis pas mal de temps. Et ce, pour plusieurs raisons. Une de ces raisons, c’est le fait qu’il refuse de reconnaître le rôle joué par le lobby pro-israélien. C’est comme si vous vous apprêtiez à jouer un match de foot. Vous avez chaussé vos crampons mais, au lieu de vous diriger vers le stade, vous allez au centre commercial ! Si vous n’êtes même pas sur le terrain de foot quand le coup de sifflet de début de partie est donné, alors vous n’êtes pas près de le gagner, ce match !
Ainsi, vous avez le plus puissant lobby aux États-Unis, d’un côté, et de l’autre vous avez le mouvement de solidarité avec les Palestiniens qui l’ignore totalement, mis à part d’occasionnels piquets de protestation devant l’AIPAC… Une des raisons, c’est que ce mouvement de solidarité a été influencé par des groupes marxistes, qui vivent toujours en décalage : ils vivent à une autre époque, dans un passé où les lobbies ne jouaient aucun rôle. Des militants politiques me disent assez souvent que parler du lobby, « ça n’est pas marxiste », ou encore que parler du lobby, « ça n’est pas socialiste » ! Je leur réponds que cela existe, que c’est une réalité, et que c’est cela, qui est important. Par ailleurs, il y a un grand nombre d’antisionistes juifs, au style inimitable, qui occupent des positions de dirigeants dans le mouvement pro-palestinien, qui affirment que mettre en cause le lobby, c’est provoquer l’antisémitisme. En cela, ils sont ce que personnellement j’appelle des « juifs exceptionnalistes », qui repoussent toute critique adressée à des actes accomplis collectivement par des juifs, comme celui de faire du lobbying pour Israël – ce qui les rend, dans la pratique, très difficilement distinguables des sionistes patentés !
Et ce qui se passe, je vais vous le dire : j’entends tous ces gens-là nier l’existence du lobby, et me citer verbatim la doxa chomskyenne, sans même qu’ils ne mentionnent le nom de Chomsky !
Chomsky a sur eux une influence tellement critique, tellement puissante, qu’ils en sont réduits à s’identifier à lui ! Le résultat, c’est que le mouvement pro-palestinien refuse de reconnaître l’opposant majeur des Palestiniens sur le sol états-unien.
Chomsky s’est publiquement prononcé contre le désinvestissement du Massachusetts Institute of Technology (MIT), où il enseigne, et où il a réussi à annihiler une résolution de désinvestissement à force de l’édulcorer. Deux semaines plus tard, il est revenu, cette fois-ci pour attaquer le principe même du désinvestissement. Il est contre toute sanction contre Israël ; il est contre le désinvestissement ; il n’a jamais tiré de sa manche aucune proposition d’action susceptible de changer la face du monde qui aille un peu plus loin qu’« écrire au rédacteur en chef » !
Jamais il ne mentionne le Congrès ; jamais il ne mentionne les commissions budgétaires. S’il mentionne l’aide à Israël, au Congrès, il ne dira jamais : « Il faut que vous arrêtiez ça ! » Il en parlera comme d’un fait à prendre ou à laisser, d’une donnée naturelle, comme : « aujourd’hui, il pleut » ou « aujourd’hui, il fait beau ». Je lui ai écrit, à ce sujet, et sa réponse n’a pas été particulièrement amicale…
De 1988 à 1995, j’ai publié une revue, le Middle East Labor Bulletin, auquel Chomsky s’était abonné. Je tenais une rubrique spéciale, dans cette revue, que je consacrais au lobby israélien au Congrès, et dans laquelle je révélais les noms des membres du Congrès qui étaient avec le lobby, et je publiais les sources, appartenant très majoritairement à la presse sioniste. Aussi, tout lecteur de la revue disposait-il de preuves amplement suffisantes du contrôle du Congrès des États-Unis par le lobby israélien. Récemment, j’ai relu certains des numéros de cette revue, publiés il y a vingt ans : ils auraient pu être écrits aujourd’hui ! Chomsky ne peut donc pas jouer les ignorants. Je pense simplement que ses leçons précoces de catéchisme sioniste et ses craintes quant à l’avenir des juifs sont si présentes à son esprit qu’il est en quelque sorte comme un enfant qui refuserait d’admettre la vérité. C’est pitoyable.
Il appartient à cette catégorie de gens, que nous appelons en Amérique les « Gatekeepers » (les gardiens du sérail)… « Gatekeeper », il l’est aussi sur un autre sujet fondamental : les événements du 11 septembre 2001 : il écarte d’un revers de la main les nombreuses questions qui ont été soulevées autour de la version officielle de l’administration Bush sur les attentats contre le World Trade Center. Chomsky affirme qu’il n’y a aucune raison sérieuse de remettre en cause la version des attentats du 11 septembre racontés par M. Bush. Aussi la plupart des critiques qui lui sont adressées proviennent de personnes qui ont effectué des recherches sur les attentats du 11 septembre, tandis que lui s’entête à répéter le mantra selon lequel « ce que nous a raconté l’administration Bush est la vérité ». Ainsi, le rôle que joue aujourd’hui Chomsky sur la scène internationale est, à mon avis, un rôle réactionnaire.
Il dit, par ailleurs, beaucoup de choses très bien, avec lesquelles je suis d’accord et, encore une fois, je répète que beaucoup de gens disent avoir été introduit à la politique par Chomsky. Il a allumé l’étincelle chez pas mal de personnes. Mais aujourd’hui – c’est peut-être une situation dialectique – il est en train d’éteindre l’étincelle, ou, à tout le moins, il oriente ses émules dans la mauvaise direction…

– Votre dénonciation des thèses de Chomsky – thèses qui ignorent l’influence de l’AIPAC et d’autres organisations similaires dans les guerres américaines au Moyen-Orient et leur impact négatif sur les mouvements de solidarité – est-elle partagée aux États-Unis par beaucoup d’autres intellectuels ?

Jeffrey Blankfort : J’appartiens à une minorité, mais j’ai une liste de correspondant par mail conséquente, et j’anime également une station de radio – en réalité, j’en ai même deux. Les sionistes ont essayé de me faire taire, mais ils n’y sont pas parvenus…
Une de leur façons d’intimider les gens consiste à utiliser les diverses organisations juives. Chacune s’est chargée d’un rôle particulier. Particulièrement importante, parmi ces associations, est l’Anti-Defamation League (ADL), dont la principale mission est de diffamer, d’intimider et d’espionner les gens qui critiquent Israël. Je fais partie de ceux qui ont été espionnés par elle, je sais donc de quoi je parle…
Leur agent avait infiltré notre organisation, la Commission de travail sur le Moyen-Orient (Labor Committee on the Middle East) dont j’étais un des cofondateurs, en 1987. Puis nous avons appris qu’ils étaient en train d’espionner des centaines d’associations appartenant à tout l’éventail politique, et des milliers de personnes individuelles. Pour être précis : six cents associations et rien moins que douze mille personnes privées !
J’ai réussi à obtenir le dossier qu’ils montaient contre moi, et j’ai constaté qu’ils m’avaient espionné illégalement. Je leur ai donc intenté un procès.
Je suis allé au tribunal avec deux autres militants et, au bout de dix ans, les types de l’ADL ont accepté un règlement à l’amiable n’impliquant pas que je leur signe un engagement de confidentialité. C’est peut-être pour ça, que je n’arrête pas de parler d’eux.
Le type qui m’a espionné pour le compte de l’ADL bossait aussi pour les services secrets sud-africains. Nous avions un énorme mouvement anti-apartheid, aux États-Unis. Dans la pratique, le lobby israélien et l’Afrique du Sud étaient sur la même page de l’annuaire des téléphones ; c’étaient vraiment des alliés extrêmement proches. Ils étaient alliés sur tous les plans : socialement, culturellement et militairement. C’est là quelque chose que, malheureusement, le mouvement anti-apartheid a refusé – même lui – de prendre en compte, là encore, à cause de pressions sionistes…
J’ai tendance à dire que le problème que rencontre la mise en place d’un véritable mouvement politique, aux États-Unis, c’est que ce mouvement est, dès le départ, bloqué d’une part par les sionistes, et d’autre part, par ce refus, à l’instar de Chomsky, de parler ouvertement du sionisme et du rôle que ce mouvement joue, ici, aux États-Unis.
Revenons en arrière, en 1988, à une époque où, durant les premiers mois de la première Intifada, et où le mouvement anti-interventionniste refusait de soutenir l’exigence qu’Israël mette un terme à son occupation du territoire palestinien : un Amérindien, un leader des indigènes américains, me dit alors que le principal problème du mouvement américain, c’était qu’il y avait beaucoup trop de sionistes libéraux en son sein. Et c’est vrai. Je ne cite jamais le nom de ce militant amérindien, car si je le rendais public, il serait immédiatement accusé d’antisémitisme…
J’ai été taxé de juif développant une « haine de soi », d’antisémite… que sais-je ? Mais je m’en moque, parce que je considère que l’accusation d’antisémitisme est le premier refuge des scélérats. Le patriotisme est le refuge ultime des scélérats, mais l’antisémitisme, c’est le premier… Dans ce pays, il a été utilisé pour réduire au silence tellement de gens honnêtes ! Et c’est une des raisons pour lesquelles je suis contre toutes ces organisations spécifiquement juives qui se targuent d’être à la pointe du combat pour la Palestine. Je vais vous dire ce qui se passe : il y a beaucoup de juifs antisionistes, ou qui se prétendent tels, qui disent : « Nous, en tant que juifs antisionistes, nous devons fournir le leadership, pour que les autres voient que ce ne sont pas tous les juifs qui soutiennent Israël »…
Moi, je suis totalement contre ça, parce que tous les contribuables américains paient leurs impôts et, donc, soutiennent Israël ! C’est donc bien un problème américain ! Et, en faisant valoir qu’il faut absolument que les leaders du mouvement soient juifs, que des juifs sont antisionistes, que des juifs font ceci, que d’autres juifs font cela… que disent-ils, en fait, aux non-juifs ? Ils leur disent : « nous, si nous pouvons nous permettre de faire cela, c’est parce que nous sommes juifs ». Cela a été essayé depuis tellement de temps… et ça ne marche pas !
Aussi, quand Jeff Blankfort parle, ce n’est pas un juif qui s’exprime, c’est un être humain. C’est la raison pour laquelle, en 1970, quand je suis allé pour la première fois au Moyen-Orient (au Liban et en Jordanie), je n’ai pas dit aux gens que j’étais juif. Ce n’est pas Jeff Blankfort le juif qui est allé là-bas, c’est Jeff Blankfort, le journaliste !
Il n’était nul besoin d’être Sud-Africain pour être contre l’apartheid. Il n’était nul besoin d’être Nicaraguayen pour être contre les Contras, ni d’être Vietnamien pour être contre la guerre au Vietnam… Qu’est-ce que le fait d’être juif ou pas a à voir avec le fait de dénoncer ce que les Israéliens font subir aux Palestiniens ? En réalité, les juifs devraient être extrêmement prudents, en matière de rôle dirigeant. Ce n’est pas la place de juifs, de gens qui s’identifient en tant que juifs. L’ironie, c’est que les gens qui sont le plus cités, qui s’expriment le plus sur cette question aux États-Unis, sont tous des juifs, qui, en fin de compte, veulent protéger Israël…
Chomsky, bien entendu, est le plus important d’entre eux. Ils critiquent Israël, voyez-vous, parce que c’est important : c’est quelque chose dont vous ne pouvez faire à moins. Mais ils détournent la responsabilité principale sur les États-Unis et, ce faisant, tout en n’absolvant pas Israël, ils ne le protègent pas moins contre toute rétorsion, sous la forme de sanctions, de boycotts et de désinvestissements…

– Vous venez de dire que vous-même avez été accusé d’antisémitisme. Le Président du Venezuela Hugo Chavez a, par exemple, été récemment accusé par les quotidiens français Libération et Le Monde d’avoir tenu des propos « antisémites ». Ne pensez-vous pas que cette accusation est devenue plus difficile à exploiter face à une opinion publique qui a découvert qu’elle était manipulée à des fins politiques ?

Jeffrey Blankfort : Même si les gens disent quelque chose à ce sujet, en privé, ils ne le diront pas publiquement. Occasionnellement, je contribue à obtenir des interviews de Palestiniens et d’Israéliens progressistes par les médias de la région du grand San Francisco. Les choses étaient plus ouvertes, plus libres, aurais-je tendance à dire, il y a quelques années, sur les radios de grande écoute que ce n’est aujourd’hui le cas. En 1982, j’ai pu faire interviewer un soldat israélien, un réserviste, qui refusait d’aller servir au Liban, par le plus grand talk show de San Francisco. Il a dit la vérité sur la guerre du Liban, que ce n’étaient pas les Palestiniens qui bombardaient ce pays. Dans la deuxième heure de l’émission, qui était diffusée dans l’ensemble des États-Unis, un auditeur qui avait un fort accent étranger a appelé la station. Il a demandé : « Quel est le responsable qui laisse parler ce communiste sur les ondes ? »
L’animateur du talk show a répondu que c’était lui-même, mais en réalité, c’était le producteur qui avait fait en sorte que mon ami passe sur les ondes. Très peu après, cet animateur qui était parmi les plus populaires des animateurs radio à San Francisco a été remplacé par un sioniste qui est encore à son poste et qui est tellement sioniste que chaque année, à chaque retour de célébration de la fête nationale israélienne à San Francisco, il en est le maître des cérémonies…
Sur les ondes, dans les principales stations de radio, vous trouverez, parmi les propriétaires ou les principaux décideurs des gens qui sont manifestement sionistes. Le président de CBS News, Leslie Moonves, par exemple, est un petit-neveu de David Ben Gourion. La plupart des gens ne peuvent (ou ne veulent) pas me croire quand je parle de l’influence sioniste dans les médias. Je lis la presse juive, et elle n’arrête pas de publier des informations à ce sujet, qui ne sont pas publiées dans la grande presse. C’est dans la presse juive que je trouve la plus grande partie de mes informations, et après vérification, cette presse est crédible… Une publication, à ce sujet, est particulièrement utile : il s’agit de Forward, un hebdomadaire juif qui est l’équivalent du Wall Street Journal, à destination des juifs, parce qu’il contient beaucoup d’informations qu’on ne trouve nulle part ailleurs.
Ce qui est particulièrement piquant, c’est que la plupart des gens que je connais, qui se battent pour les Palestiniens aux États-Unis, n’ont jamais lu la presse juive ! Pour moi, si vous ne lisez pas la presse juive sioniste, vous n’êtes pas sérieux. En effet, nous ne pouvons rien faire, dans ce pays, au sujet de ce qui est en train de se passer en Palestine, de manière directe. Mais ce que nous pouvons faire, en revanche, aux États-Unis, c’est lutter contre le soutien dont bénéficie Israël chez nous, dénoncer le lobby israélien et saper les positions d’Israël aux États-Unis. Ce n’est qu’en affaiblissant le soutien dont bénéficie Israël chez nous, aux États-Unis, que nous pourrons renforcer la position du peuple Palestinien.

– Nombre de gens, touchés par le malheur des Palestiniens et des Irakiens, ne sont-ils pas de plus en plus conscients que les médias mentent ?

Jeffrey Blankfort : Oh, vous savez ; bien sûr, les journaux nous mentent, mais même s’il y a plus d’infos sur Internet, elles ne sont pas toujours fiables non plus – même de notre côté – et nous devons être attentifs à ne pas gober tout ce que nous lisons sur Internet, tout simplement parce que c’est ce que nous aimons croire…
Dans la région de la Baie de San Francisco, nous avions il n’y a encore pas si longtemps sept ou huit quotidiens. Aujourd’hui, il en reste à peine deux… et demi ! Et ces journaux sont devenus des sortes de tabloïds dans le style de la presse de caniveau britannique : leur seule ambition est de se tenir à flot, et de ne pas sombrer à cause de la télé… Contrairement à l’Europe, la télévision, aux États-Unis, est d’une qualité déplorable, et les Américains sont véritablement des drogués de la téloche. Ils sont aussi des toxicomanes des gadgets électroniques portables, comme les walkmans CD et MP3, et puis, depuis un an ou deux, les célèbres iPod. Cela ne présage rien de bon. De plus, l’arène politique américaine est totalement bétonnée ; on n’y trouve pratiquement aucune opportunité.
Nous avons deux partis, qui sont semblables pratiquement en tous points : ce sont les deux ailes du Parti capitaliste ! L’un achète les gens : c’est le Parti démocrate. Et l’autre les massacre : c’est le Parti républicain. Ils débattent (plus exactement : ils font semblant de débattre) de questions intérieures, mais dès qu’il s’agit d’Israël, ils se serrent mutuellement dans leurs bras. Ainsi, par exemple, vous pouvez avoir des femmes membres du Congrès, qui luttent pour le droit à l’avortement. Mais elles s’unissent aux femmes membres du Congrès les plus à droite et les plus violemment opposées à l’avortement, dès lors qu’il s’agit de soutenir Israël ! Cela n’est jamais commenté, ni même évoqué, à l’intérieur de la gauche ! C’est vraiment déprimant, parce que je ne vois pas beaucoup d’évolution, même s’il y a eu quelques protestations à l’occasion de réunions de l’AIPAC local. Mais aucun lien n’est clairement établi entre le lobby israélien et le Congrès et ce qui se passe en Israël/Palestine. Et je ne vois pas la situation s’améliorer beaucoup. Je ne sais pas si le déclic va s’opérer, ni de quelle manière. Mais pour l’instant, je n’entrevois pas un futur très brillant…

– Si l’orientation des médias ne change pas, et si l’influence des lobby pro-israélien continue à s’exercer sur nos États, sans être dénoncée par la gauche, ne pensez-vous pas qu’Israël va se sentir plus à l’aise pour attaquer l’Iran aujourd’hui, la Syrie demain ?

Jeffrey Blankfort : Les néo-conservateurs, qui sont presque exclusivement juifs, et le lobby israélien ont entraîné les États-Unis dans la guerre en Irak. Le père du président actuel, le premier George Bush était contre cette guerre, et les compagnies pétrolières aussi. Et, en dépit du fait que cette guerre est catastrophique, à tous les sens du terme, ils n’ont eu à acquitter politiquement aucun prix, simplement parce que seuls quelques publicistes isolés – et parmi eux, une minorité d’éditorialistes de gauche, et aucun représentant du mouvement anti-guerre, dans notre pays – ont écrit des articles dénonçant cela. Aussi, aujourd’hui, les mêmes forces sont-elles en train de pousser les États-Unis à la confrontation avec l’Iran. Bien que je ne pense pas que cela arrive, pour la seule raison que les États-Unis sont empêtrés en Irak. De plus, si les États-Unis devaient un jour attaquer l’Iran, les troupes irakiennes, formées par les États-Unis, qui sont très pro-iraniennes et liées aux deux partis, SCIRI et al-Da’wa (tous deux fondés en Iran en 1982, et qui ont combattu du côté de l’Iran, contre Saddam) répliqueraient certainement, et l’Irak exploserait encore plus qu’il n’a d’ores et déjà commencé à le faire.
C’est la raison pour laquelle je pense que les États-Unis n’attaqueront pas l’Iran, même si tout le monde, ici, semble le penser. Mais si les États-Unis attaquent l’Iran, ce sera la preuve ultime que le lobby sioniste exerce un contrôle total de la politique américaine, et je ne pense pas que les choses en soient arrivées à ce point, pour l’instant.
Ce qui est en train d’arriver est intéressant : Bush est faible, en ce moment ; les Républicains l’abandonnent, il a perdu beaucoup de partisans au Congrès ; il obtiendra la nomination de son poulain, Alito, à la Cour suprême, mais l’AIPAC a critiqué ce candidat, qu’il juge trop mou concernant l’Iran. L’AIPAC a critiqué publiquement Bush, qu’il accuse d’avoir été incapable de traîner l’Iran devant le Conseil de sécurité de l’Onu, tout en sachant très bien que si les États-Unis avaient réussi à faire comparaître l’Iran devant le Conseil de sécurité, ils n’auraient néanmoins pas réussi à réunir une majorité contre ce pays… Des spéculations nombreuses circulent, selon lesquelles Israël attaquera l’Iran, même si les États-Unis hésitent, parce qu’il s’agit d’une année électorale, et qu’Israël sait bien – ainsi que le lobby israélien aux États-Unis – que, quoi que fasse Israël, dans une telle conjoncture, il sera applaudi par le Congrès. Donc, nous risquons de retrouver le même scénario que pour l’Irak…
Il est intéressant de relever que les journaux, les radios et les chaînes de télévision observent bien que jamais les membres du Congrès n’iront critiquer Israël en année électorale, mais sans jamais expliquer pourquoi… La gauche, emmenée par Chomsky, prétend ne pas même être au courant de l’existence d’un quelconque problème.
L’ironie, c’est que, si vous lisez la grande presse, vous trouvez beaucoup plus d’informations sur ce qui se passe, concernant le lobby, que si vous lisez la presse de gauche, dans l’état lamentable où elle se trouve actuellement. Le quotidien The Forward est d’une lecture capitale, car il explique ce qui se passe au niveau du lobby. Ainsi, récemment, il a couvert l’enquête diligentée contre l’AIPAC, que la gauche, encore une fois, ignore délibérément. D’aucuns posent la question : « si l’AIPAC était aussi puissant que vous le dites, pourquoi ferait-il l’objet d’une enquête ? » Ma réponse, c’est qu’il y a des gens, à Washington, dans les services de renseignement, qui, pour des raisons qui leur sont propres, sont extrêmement inquiets de « l’israélisation » de la politique étrangère des États-Unis. Et ces gens, qui travaillent, ou ont travaillé, à Washington, sont aux prises depuis fort longtemps avec le lobby pro-israélien. La gauche, là encore, ne participe pas à cette lutte, malheureusement. Il y a donc bien des gens qui savent ce qu’Israël trame, à Washington, qui savent ce que le lobby israélien fabrique à Washington ; et ils veulent arrêter ça.

– Pour en revenir à ce qui vous sépare de Chomsky sur la question palestinienne, peut-on dire que vous voulez que les Palestiniens gagnent alors que Chomsky, lui, veut que les Israéliens ne perdent pas ?

Jeffrey Blankfort : Je ne formulerais pas cela ainsi, mais je pense que c’est aux Palestiniens qu’il appartient de décider de l’avenir en Israël et en Palestine, et que Chomsky est essentiellement préoccupé par le devenir d’Israël et le bien-être des juifs. Il est opposé à la solution à un seul État. Or, pour moi, l’État unique est la seule solution possible. Mais je ne développerai pas mon argumentation ici, car il ne nous appartient pas, à nous, d’en décider.
Mais je donne certainement la priorité aux Palestiniens, et lui la donne incontestablement aux Israéliens.
C’est là, en effet, la différence fondamentale entre nous.
Je vous remercie.

Entretien réalisé par Silvia Cattori le 11 février 2006. Propos retranscrits en anglais par Claudine Faenhdricht et traduits de l’anglais par Marcel Charbonnier. Cette traduction est en copyleft.

 

[1] Voir à ce sujet « L’Institut américain de l’entreprise à la Maison-Blanche », Voltaire, 21 juin 2004.
[2] Voir à ce sujet « Les fondamentalistes pour la guerre », par Thom Saint-Pierre, Voltaire, 3 avril 2003.
[3] Aux États-Unis, les membres du Congrès déclarent leur religion lors de leur élection
[4] « Le Syria Accountability Act », Voltaire, 19 septembre 2003.
5] Voir à ce sujet « La Brookings Institution, think tank des bons sentiments », Voltaire, 30 juin 2004

 

 

 

2 - Article de Paul Craig :

L’Empire du Mal
Une république d’idiots


par Paul Craig Roberts


Mondialisation.ca, Le 9 novembre 2009
Counterpunch

 

Le gouvernement des Etats-Unis est désormais si totalement sous la coupe des groupes d’intérêts organisés que « notre » gouvernement ne peut plus répondre aux préoccupations du peuple américain qui élit le président et les membres de la Chambre [des Représentants] et du Sénat. Les électeurs déchargeront leurs frustrations d’impuissance sur le président, ce qui implique dans le futur des présidents à mandat unique. Bientôt, nos présidents seront aussi inefficaces que les empereurs romains dans les derniers jours de leur empire.

Obama est déjà sur la voie d’une présidence à un seul mandat. Il a promis le changement, mais il n’en a fait aucun. Son projet de loi sur la santé est pris en otage par les compagnies d’assurance privées qui sont en quête de plus gros profits. L’issue la plus probable sera des réductions dans l’assistance médicale aux personnes âgées et aux plus démunis, afin de financer les guerres qui enrichissent le complexe militaro-industriel et les nombreuses entreprises créées en privatisant les services que l’armée se fournissait à elle-même à moindre coût. Il serait intéressant de connaître le pourcentage des 700 milliards de dollars et plus de la dépense pour la « défense » qui va aux entreprises privées. Dans le « capitalisme » américain, un montant incroyable des revenus des contribuables va aux sociétés privées en passant par le gouvernement. Pourtant, les Républicains crient à la « socialisation » du système de santé.

Les Républicains et les Démocrates ont vu l’occasion de créer de nouvelles sources de financement des campagnes électorales en privatisant autant de fonctions militaires que possible. Il y a désormais un grand nombre d’entreprises privées qui n’ont jamais fait un dollar en passant par le marché, s’abreuvant à la place directement au robinet public qui dépouille les contribuables de leurs dollars tous en bourrant les Américains d’obligations liées au service de la dette.

Obama avait hérité d’une occasion excellente de ramener les soldats américains à la maison des guerres illégales d’agression du régime de Bush. Dans ses derniers jours, le régime de Bush avait réalisé qu’il pouvait « gagner » en Irak en faisant embaucher par l’Armée des Etats-Unis les insurgés sunnites. Une fois que Bush eut 80.000 insurgés salariés de l’armée US, la violence, bien que toujours élevée, chuta de moitié. Tout ce que Obama avait à faire était de déclarer victoire et ramener nos gars à la maison, en remerciant Bush d’avoir gagné la guerre. Cela aurait cloué le bec aux Républicains.

Mais ce cours des choses intelligent aurait diminué les profits et le cours des actions de ces entreprises qui font partie du complexe militaro-industriel. Au lieu de faire ce qu’il avait promis de faire et ce pour quoi les électeurs l’avaient élu, Obama a donc redémarré la guerre en Afghanistan et lancé une nouvelle guerre au Pakistan. Bientôt, Obama allait reprendre à son compte les menaces de Bush et de Cheney d’attaquer l’Iran.

A la place de la protection médicale pour les Américains, il y aura plus de profits pour les compagnies d’assurance privées.

A la place de la paix, il y aura plus de guerre.

Les électeurs comprennent déjà que la catastrophe est imminente et se détachent d’Obama et des Démocrates. Les indépendants qui ont donné à Obama sa confortable victoire sont maintenant passés contre lui, faisant élire dernièrement deux gouverneurs républicains, l’un au New Jersey et l’autre en Virginie, pour succéder à deux Démocrates. C’est un vote de protestation, pas un vote de confiance pour les Républicains.

La crédibilité d’Obama est réduite à néant. Comme l’est celle du Congrès, à supposer qu’il en ait jamais eu une. La Chambre des Représentants vient juste de voter pour montrer au monde entier qu’elle n’est rien d’autre que servile et vénale et qu’elle est le pantin du Lobby d’Israël. La Chambre des Représentants de la « superpuissance » américaine a exécuté les ordres de son maître, l’AIPAC, et a voté à 344 voix contre 36 pour condamner le Rapport Goldstone.

Au cas où vous ne le sauriez pas, le Rapport Goldstone est le rapport de la mission d’enquête des Nations-Unies sur le conflit à Gaza. Le « conflit de Gaza » est l’attaque militaire israélienne contre le ghetto de Gaza, où vivent 1,5 millions de palestiniens dépossédés, dont les terres, les villages et les maisons ont été volés par Israël. Cette attaque a été menée contre des civils et des infrastructures civiles. Elle était sans aucun doute un crime de guerre selon les normes de Nuremberg, que les Etats-Unis ont établies afin d’exécuter les Nazis.

Goldstone est non seulement un éminent juriste juif qui a consacré sa vie à amener les gens à rendre des comptes pour leurs crimes contre l’humanité, mais il est également sioniste. Cependant, les Israéliens l’ont diabolisé en tant que « Juif qui a la haine de lui-même », parce qu’il a écrit la vérité au lieu de la propagande israélienne.

Le Député américain, Dennis Kucinich, dont le nom est à présent sans aucun doute écrit en rouge sur la liste d’extermination politique de l’AIPAC, a demandé à la Chambre si ses membres réalisaient la honte que le vote condamnant le Rapport Goldstone ferait retomber sur la Chambre et le gouvernement américain. Le reste du monde, sans exception, accepte le rapport Goldstone.

La Chambre a répondu avec son vote irrationnel que le reste du monde ne compte pas, puisqu’il ne verse pas de contributions aux campagnes électorales des membres du Congrès.

Cet acte honteux et servile de la « plus grande démocratie au monde » a eu lieu la semaine même où un tribunal italien a condamné 23 agents américains de la CIA pour avoir kidnappé une personne en Italie. Ces agents de la CIA sont à présent considérés comme des « fugitifs de la justice » en Italie, et c’est ce qu’ils sont vraiment.

La personne qu’ils ont enlevée a été remise à l’état fantoche américain d’Egypte, où la victime a été détenue pendant des années et régulièrement torturée. Les charges qui pesaient contre lui étaient tellement minces que même un juge égyptien a ordonné sa libération.

L’un des agents de la CIA reconnus coupables, Sabrina de Sousa, une jeune femme séduisante, déclare que les Etats-Unis ont violé la loi en kidnappant une personne et en l’envoyant dans un autre pays pour y être torturé, dans l’objectif de fabriquer un autre « terroriste », afin d’entretenir le bobard sur le terrorisme aux Etats-Unis. Sans le bobard terroriste, les guerres de l’Amérique pour des raisons d’intérêts spéciaux deviendraient transparentes, même pour les accros aux « Infos » de la Fox.

Mme de Sousa dit que « tout ce qu’elle a fait avait reçu l’approbation de Washington », pourtant le gouvernement, qui nous admoneste continuellement pour « soutenir les troupes », n’a rien fait pour la protéger lorsqu’elle a appliqué les ordres illégaux du régime de Bush.

Il est clair que cela signifie que le crime ordonné par Bush, Cheney, le Pentagone et la CIA est trop abominable et inadmissible pour être justifié, même par les mémos du méprisable John Yoo et de la Société Fédéraliste Républicaine.

Mme de Sousa s’inquiète manifestement de sa propre personne. Mais, quelle est sa préoccupation pour la personne innocente qu’elle a envoyée vers un enfer égyptien afin d’y être torturée à mort, sauf à admettre sa qualité de terroriste ? Les remords exprimés par de Sousa sont seulement pour elle-même. Elle a obéi aux ordres de son gouvernement diabolique et le gouvernement diabolique qu’elle a si loyalement servi lui a tourné le dos. Elle n’a aucun remord pour le mal qu’elle a commis contre une personne innocente.

Peut-être de Sousa et ses 22 collègues ont-ils grandi en jouant à des jeux vidéo. C’était super de comploter pour kidnapper une personne réelle et l’envoyer en Egypte par un vol de la CIA. Etait-ce comme un pêcheur qui attrape un poisson ou un chasseur de cerf qui tue un superbe mâle ? Ils ont manifestement pris leur pied aux dépens de leur victime.

Les attendus de la cour italienne, et il faut garder en tête que l’Italie est un état fantoche acheté par les Etats-Unis, indiquent que même les pantins que nous achetons trouvent que les Etats-Unis sont trop difficiles à encaisser.

Si l’on regarde vers la partie immergée de l’iceberg, on a l’ambassadeur Craig Murray, recteur de l’Université de Dundee et, jusqu’en 2004, ambassadeur britannique en Ouzbékistan, qu’il dépeint comme un Etat stalinien totalitaire, courtisé et soutenu par les Américains.

En tant qu’ambassadeur, Murray a vu les rapports secrets du MI5 transmis par la CIA qui décrivaient les procédures les plus horribles de torture. « Des personnes étaient violées avec des tessons de bouteilles, des enfants étaient torturés devant leurs parents jusqu’à ce qu’ils [les parents] signent une confession, des gens étaient bouillis vivants. »

Les « renseignements » sur ces sessions de torture ont été passés par la CIA au MI5 et à Washington, comme preuve de la vaste conspiration d’al-Qaïda.

L’ambassadeur Murray rapporte que les personnes livrées par des vols de la CIA à des centres de torture ouzbeks « devaient confesser leur appartenance à al-Qaïda. On les obligeait à avouer qu’ils avaient été dans des camps d’entraînement en Afghanistan. On les obligeait à avouer qu’ils avaient rencontré Oussama ben Laden en personne. Et les renseignements de la CIA reprenaient constamment ces thèmes. »

« J’étais complètement abasourdi », déclare l’ambassadeur britannique, qui pensait servir un pays vertueux qui, en compagnie de son allié américain, avait de l’intégrité morale. Le formidable bastion anglo-américain de la démocratie et des droits de l’homme, les foyers de la Magna Carta et de la Constitution des Etats-Unis, les formidables démocraties morales qui avaient vaincu le nazisme et qui s’étaient dressées contre les goulags de Staline, étaient prêtes à commettre n’importe quel crime pour maximiser leurs profits.

L’ambassadeur Murray en a trop appris et il a été viré quand il a tout vomi. Il a vu les documents qui prouvaient que la motivation de l’agression militaire des Etats-Unis et de l’Angleterre en Afghanistan était en rapport avec les gisements de gaz naturel en Ouzbékistan et au Turkménistan. Les Américains voulaient un pipeline qui contourne la Russie et l’Iran et qui traverse l’Afghanistan. Pour s’en assurer, une invasion était nécessaire. On pouvait dire au public américain imbécile que l’invasion était nécessaire à cause du 11/9 et pour les sauver du « terrorisme », et ces triples idiots ont cru ce mensonge.

« Si l’on regarde le déploiement des forces étasuniennes en Afghanistan, comparé à celui des forces de l’Otan, on voit sans aucun doute que les forces américaines sont positionnées pour garder l’itinéraire du pipeline. Il ne s’agit que de ça. C’est une question d’argent et d’énergie, ce n’est pas pour la démocratie. »

Devinez qui était le consultant qui a arrangé avec le gouverneur du Texas George W. Bush les accords donnant à Enron les droits sur les gisements de gaz naturel en Ouzbékistan et au Turkménistan et attribuant à Unocal le développement du pipeline trans-afghan ? C’était Karzaï, le président imposé par les Etats-Unis à l’Afghanistan, qui n’a aucun soutien dans son pays, à part les baïonnettes américaines.

L’ambassadeur Murray a été viré des Affaires Etrangères britanniques à cause de ses révélations. Il ne fait aucun doute que notre pantin anglais avait reçu ses ordres de Washington.

Article original en anglais : Republic of Fools: The Evil Empire, Counterpunch, le 6 novembre 2009.

Paul Craig Roberts fut ministre des Finances adjoint dans l’administration Reagan. Il est coauteur de The Tyranny of Good Intentions. Il peut être contacté à l’adresse : PaulCraigRoberts@yahoo.com.

 

 

3 - Les oreilles de Midas

THE MIDAS EARS

par Israël Shamir

Un nouveau spectre hante l’Amérique. Ce spectre s’insinue dans les salles capitonnées des conseils d’administration des grands journaux et des banques, il secoue les profondes fondations de ses gratte-ciel. C’est le spectre de la glasnost : le noir secret du pouvoir juif est exposé à la vue de tous. Jusqu’à tout récemment, c’était un sujet « troisième rail », « pas touche », mortellement dangereux, à ne pas mentionner. L’évoquer, c’était mettre un terme rapide assuré à sa carrière professionnelle. Hier encore, Joe Public avait arraché sa chaîne de télévision à un magnat détenteur d’un passeport israélien pour la confier à un membre d’une boîte à idées juive, marmonnant à lui-même : C’est certainement une simple coïncidence si autant de gens importants et très majoritairement non élus appartiennent à cette petite minorité. C’est certainement une simple coïncidence s’ils appartiennent à différents partis politique mais finissent néanmoins par aboutir aux mêmes conclusions. C’est certainement juste une coïncidence si quatre-vingt dix pour cent de l’aide américaine à l’étranger sont destinés à leurs cousins vivant dans la prospère Tel Aviv. Le fait qu’ils dirigent nos journaux, nos chaînes de télévision, notre cinéma, nos universités relève certainement du pur hasard. Quoi qu’il en soit, nous ne sommes pas autorisés à remarquer cet éléphant campé au beau milieu de notre salon…

Seuls, quelques rares desperados osent un commentaire, à l’instar d’Edgar Steele sur le site Rense.com : « Le silence, en Amérique, autour des Juifs, est rien moins qu’assourdissant, n’est-ce pas ? Un vieil adage dit que, lorsqu’on visite un pays étranger, et que l’on veut savoir avec certitude qui le dirige réellement, il suffit de recenser les personnes dont on ne parle qu’en chuchotant, voire dont on ne parle jamais. » A en juger à cette aune, les Juifs règnent en maîtres en Amérique. Et en effet, lorsque j’ai fait allusion, durant une conférence à l’Unesco, en été 2001, aux « magnats juifs des médias », je me suis bien rendu compte que les cœurs de mon public ont raté au moins un battement.

La Guerre encore non livrée contre l’Irak a changé tout ça. La date de l’Ultimatum américain était fixée au 17 mars, jour de la fête juive de Pourim. La fête de Pourim 1991 vit la destruction de l’armée irakienne et la mort de 200 000 Irakiens. Cela fait bien des coïncidences, pour une guerre purement « américaine »… Les Américains ont risqué un œil dans les abysses sans fond de la Troisième Guerre Mondiale et ils se sont extirpés de leur stupeur vieille d’une génération. Ainsi, la première victime de la guerre en Irak, ce n’est pas la vérité, mais bien le tabou le plus fort de tout l’Occident. Un membre – démocrate – du Congrès, ordinairement un spécimen plutôt docile de cette instance, un certain James Moran, a osé déclarer à ses supporters : « N’était-ce le soutien acharné de la communauté juive pour cette guerre contre l’Irak, nous ne serions pas en train de vouloir la lancer. »

Il reçut immédiatement une baffe oratoire d’un Juif venu surveiller ses propos : « Entendre le Représentant Moran proférer ce genre d’accusations est totalement ahurissant ! », a clamé ce contradicteur, Directeur du National Jewish Democratic Council, un certain Ira N. Forman. « D’abord, un certain nombre des dirigeants du mouvement anti-guerre qui se développe rapidement aujourd’hui sont juifs, et les organisations juives ne sont visiblement pas à l’avant-garde des groupes qui soutiennent activement et bruyamment une guerre en Irak ». Forman dixit : les médias rendirent compte de son opinion, en l’amplifiant, et Moran se rétracta, dûment, et digéra sa baffe. Mais il n’est pas le seul.

Le secret est éventé et, comme le secret du Roi Midas et de ses grandes oreilles, il est répété à cor et à cri de la côte Ouest à la côte Est, en dépit des efforts frénétiques déployés par la communauté juive organisée afin de remettre prestement le couvercle sur le chaudron en ébullition. Kathleen et Bill Christison [1], deux anciens experts auprès de la CIA, ont décrit le lien reliant les Juifs de droite américains et l’Administration Bush. Edward Said, le plus célèbre intellectuel américain d’origine palestinienne, a bien résumé la situation : « Une république immensément riche et puissante vient d’être piratée par une petite cabale d’individus dont aucun n’est élu, ni n’est par conséquent susceptible d’être affecté par une quelconque pression de l’opinion publique. » [2]

Il fut secondé par des hommes courageux, Herman, Neumann et Blankfort. Ces Américains, d’origine juive, dénoncent le pouvoir juif non-élu, et donc, antidémocratique, comme ils le feraient de toute minorité jouissant d’un pouvoir exorbitant. Leur intervention – qui a été rendue possible par le fait qu’ils ne craignent absolument pas de se voir étiqueter d’ « antisémites » - a joué un rôle fondamental dans le retournement de la vague, protégeant la majorité des Américains se tenant cois contre des campagnes multiples et multiformes d’intimidation.

Edward Herman, co-auteur de La Fabrique du consentement [Manufacturing Consent] (avec Noam Chomsky), a évoqué dans cet ouvrage « le lobby pro-israélien très puissant aux Etats-Unis, qui assure la promotion des intérêts d’Israël en faisant pression sur l’administration dans le sens de plus d’aides et de protection américaines à cet Etat, ainsi, actuellement, qu’en la poussant à une guerre contre l’Irak, laquelle servirait, là encore, les intérêts israéliens. Ce lobby n’a pas seulement contribué à assurer aux sionistes un contrôle quasi total sur le débat médiatique et à faire du Congrès un « territoire occupé par Israël », il a veillé à ce que de nombreuses personnalités officielles « à la loyauté duale » occupent des fonctions stratégiques de décisionnaires dans l’administration Bush. »

Jeffrey Blankfort, ce Californien qui a débouté l’Anti Defamation League (l’équivalent américain de la Licra, ndt) qu cours d’un procès qu’elle lui intentait et a obligé Foxman à lui payer des sacs de dollars en raison de ses activités d’espionnage contre des militants, a franchi un nouveau pas important en rejetant les analyses défendues par Noam Chomsky, Joel Beinin et Stephen Zunes, qui sont des radicaux de l’ancienne génération et qui minimisent l’importance pourtant cruciale du pouvoir juif. Jeff Blankfort a découvert les racines de l’ascension météoritique du mouvement des Evangélistes extatiques aux Etats-Unis. Cette secte obscure n’aurait jamais quitté sa tanière, dans ce trou perdu qu’est Dixie, sans les magnats juifs des médias. Jeff a observé que lors de la prise de contrôle de la chaîne de télévision Black Entertainement Television [c’est une chaîne de variétés « ethniques » s’adressant aux « personnes colorées » aux Etats-Unis. Un rapide coup d’œil à son site ouèbe en dit beaucoup sur sa profonde débilité, ndt] par Viacom, dont le propriétaire, Sumner Redstone (né Murray Rothstein) a été présenté, tout récemment, par le New York Times comme le plus grand magnat des médias au niveau mondial, il en a fait disparaître les programmes d’information et a immédiatement programmé des publicités institutionnelles pour l’Etat d’Israël réalisées et payées par les églises chrétiennes évangélistes. La liste des « juifs des médias » [3] dressée par Blankfort permet de comprendre le secret de l’irrésistible charme juif, et on peut la comparer à celle, exhaustive, du Professeur Kevin McDonald, de l’Université de Californie.

La guerre contre l’Irak – et a fortiori son lien avec la Palestine – est devenu le test au papier tournesol du pouvoir juif. La juiverie organisée ne cesse de pousser à la guerre tout en déniant toute prise de position et tout engagement en la matière. Néanmoins, le Conseil Municipal de la ville de New York a rejeté une résolution dénonçant cette guerre, laquelle résolution n’a reçu que 12 votes sur les 51 membres de ce conseil municipal. A New York, ville où existe une communauté juive numériquement très importante, cela ne saurait surprendre. D’ailleurs, un Démocrate, le Représentant Robert Jackson, a déclaré, d’une manière très directe : « New York City est la deuxième résidence de très nombreux juifs ; et nombreux sont les membres de la communauté juive à être persuadés que la guerre servira au mieux les intérêts de l’Etat d’Israël. » D’après ce Jackson, plusieurs de ses collègues membres du conseil municipal ont été intimidés et réduits au silence par un public pro-israélien dans les tribunes : « Les gens ne parlent pas du tout de cette question » !

Jackson avait certainement raison, mais un journal juif [4] (que l’on doive ou non s’en étonner, TOUS les journaux de la région de New York ont des propriétaires juifs, c’est un fait), l’a condamné pour racisme : « [Non seulement il a clamé] que les Juifs dirigent New York, mais il a même affirmé que les juifs avaient réduit leurs adversaires au silence par la menace. Jackson pourrait tout aussi bien appeler New York Hymietown, du temps qu’il y est ! »

Cette réplique est absolument remarquable, en raison de sa logique typiquement juive. Tout d’abord, l’argument rationnel de l’adversaire est perverti et déformé, puis il est voué à l’opprobre et, enfin, phase ultime : l’adversaire est détruit. Définitivement. C’est là un des secrets du pouvoir juif : les Juifs entament le « dialogue » en étant d’entrée de jeu comme fous furieux, avec une véhémence tout ce qu’il y a plus éloignée du style socratique. Alors que les gens normaux se contentent de citer correctement leur adversaire et de contrer son argumentation, les fous (car un homme hors de lui est un individu temporairement fou) l’attaquent toutes griffes dehors.

Ainsi, David Mamet, un dramaturge américain juif, nous donne un bon exemple de cette véhémence dans cette remarque : « [C’était] une vieille Volvo, la bagnole de mes frères, les libéraux congénitaux. Elle était ornée, comme il convient pour ce genre de bagnole, de toutes sortes d’exhortations sur lesquelles il n’y a rien à redire : « Sauvez James Bay, Respectez la biodiversité, etc., etc… » Mais il y avait aussi un autocollant, sur un pare-chocs, qui proclamait : « Israël hors des territoires ! Démantèlement des colonies ! » Slogan que l’on ne saurait traduire que par : « Juifs au nez crochu, crevez ! »

Je me demande bien pourquoi Mamet s’en est arrêté en « si bon » chemin, car ce slogan peut aussi être traduit, avec une égale exactitude : « Torturez les bébés ! Dénoncez l’Amérique et Brûlez la Tarte au Pomme ! » Quelqu’un a-t-il quoi que ce soit à cirer de la forme du nez des juifs ? Il y a déjà fort longtemps que Mel Brooks a fait remarquer que les jeunes filles juives ont des petits nez parmi les plus mignons qui soient, chefs d’œuvres des plus brillants chirurgiens esthétiques…

C’est la politique juive raciste en Palestine occupée qui révulse les gens bien, « congénitalement libéraux ». Mais si, pour changer, Mamet devenait honnête, il ne s’appellerait plus Mamet…

Passons maintenant à Bill Keller, du New York Times, qui a fait une analyse du Riot Act [Loi sécuritaire « anti-émeutes »] pour les Américains. Il admet, très gentiment, que « la plupart des grandes organisations juives et de nombreux donateurs soutiennent la guerre », mais il insiste sur le fait que « la suggestion que les intérêts d’Israël dicteraient l’une des mutations les plus drastiques dans la politique étrangère américaine est simpliste et offensante. » Bien. Keller est certainement payé pour avoir ce genre de convictions par un magnat juif des médias, un de la pire espèce, Arthur Sulzberger Jr, propriétaire du New York Times, du Boston Globe et d’une kyrielle d’autres journaux. Voilà qui sape la véracité des affirmations de Keller. Que l’on nous écrive ce genre de choses dans un journal non-juif, passe encore ! Mais hélas, des journaux de quelque importance qui ne soient pas détenus ou contrôlés par des juifs, aux Etats-Unis, cela n’existe pas !

C’est sûrement une coïncidence ? N’en mettez pas votre main à couper. Il y a quelques jours de cela, à l’Université Hébraïque de Jérusalem, une importante conférence réunissant les communautés juives du monde entier s’est tenue, consacrée à l’antisémitisme, sous l’égide auguste du Centre Sassoon. L’intervention de l’historien juif français Simha Epstein porta sur la France d’avant-guerre, mais elle collait très bien à la situation actuelle en Amérique. Voici ce qu’Epstein a dit :

« Les antisémites, avant-guerre, affirmaient que les Juifs de France ourdissaient un cartel destiné à financer secrètement la presse afin de la subvertir. Et que disaient les Juifs, à l’époque ? « Bien sûr que non ! Non, c’est un mensonge, bien sûr que non ! Nous ne sommes pas engagés dans un quelconque complot ! » Et que dirent les historiens et l’historiographie juive, par la suite ? « Bien sûr que non ! C’est des balivernes antisémites ! » Mais nous savons, aujourd’hui – de sources juives – que les Juifs de France finançaient secrètement plusieurs journaux, avant la Seconde guerre mondiale.

« Depuis la fin du dix-neuvième siècle, il existait une organisation secrète juive, très bien financée, qui achetait ou finançait des journaux. Parfois, cette organisation prit le contrôle de journaux existants, qui devinrent du jour au lendemain dreyfusards du simple fait qu’ils avaient perçu des financements juifs. Des quotidiens furent créés spécialement par des juifs. Deux journaux très importants de l’époque, Les Droits de l’Homme, et l’Humanité, quotidien socialiste puis communiste français, étaient également financés par les juifs. Bien entendu, j’affirme ceci en me basant sur des sources juives faisant autorité.

« Et cela nous amène à un dilemme dramatique propre à l’historiographie. Dire cela, dire ce que je viens d’affirmer, est quelque chose d’horrible et d’inacceptable, parce que cela signifie que les juifs ont organisé un complot et ont acheté secrètement les médias, ou une partie des médias. C’est précisément ce que les antisémites affirmaient à l’époque, et c’est ce qu’ils continuent à soutenir aujourd’hui. Et nous savons, de sources juives, que ces allégations étaient véridiques, qu’il existait bien une activité clandestine de prise de contrôle de la presse. » Fin de citation.

Certaines personnes voient dans la moindre suggestion que des juifs soient susceptibles d’agir de concert comme ressortissant à une théorie du complot délirante. Qu’ils lisent et relisent ce rapport, présenté par un historien juif devant un public juif. S’il est aujourd’hui prouvé au-delà de la possibilité raisonnable d’avoir le moindre doute que des juifs de France ont acheté secrètement et subverti des médias français durant de nombreuses années afin de déformer le discours national et éventuellement de précipiter une France qui n’y était pas prête dans l’horrible et totalement inutile Seconde guerre mondiale, est-il totalement impensable de considérer que les juifs américains ont pris secrètement le contrôle de leurs médias nationaux et sont aujourd’hui en train de précipiter les Etats-Unis dans une horrible et totalement inutile Troisième guerre mondiale ?

En réalité, il n’est nul besoin de secret. L’un des principaux idéologues sionistes, Zeev Hefetz (ex-porte-parole du Premier ministre Menahem Begin), a écrit dans un journal américain : « Désarmer l’Irak, ce n’est qu’un début dans ce que nous avons à faire au Moyen-Orient », étant donné que « les cultures arabe et iranienne (sic !) » sont « irrationnelles » et que rien ne peut être tenté – mis à part (bien sûr) la guerre – afin d’ « améliorer la santé mentale collective des sociétés arabes ». [5] Ce « désarmement » massif sera certainement mené à bien, n’en doutons pas un instant, par des soldats américains, même si les ordres seront donnés par les fauconneaux sur leur perchoir au Pentagone. Quant aux prétextes de la guerre, ils ont été formulés de manière éloquente par un ténor lors d’une conférence sur l’antisémitisme, Yehuda Bauer, le directeur de l’Institut Mémorial de l’Holocauste Yad va-Shem de Jérusalem :

« Les juifs ne sont ni une nation, ni une religion », a-t-il dit. « Les juifs constituent une civilisation, et ils ont une mission civilisatrice. Ils ne peuvent tolérer la civilisation musulmane concurrente, de la même manière qu’il ne pouvaient tolérer jadis le christianisme ou le communisme. C’est pourquoi la guerre, avec l’Islam, est inévitable. »

Sauf que la guerre est évitable ! Même aujourd’hui, quelques minutes avant l’Heure « H », la guerre est évitable. Et si un coup de balai est inévitable, faisons en sorte que les conseillers juifs du président Bush soient virés. Faisons en sorte que ce Pourim voit le grand Exode de la « Cabale de Wolfowitz » du Pentagone. Si l’on exclut la possibilité clinique que G.W. Bush ait d’ores et déjà transformé en zombie, il devrait être capable de comprendre qu’il a été fourvoyé par cette minorité très puissante et non élue. Ils sont incapables de tenir ce qu’ils ont promis. De plus, leurs jours au sommet de la République américaine sont comptés. Ils ont surestimé leurs capacités et ils ont poussé le bouchon trop loin. Comme la grenouille de La Fontaine, maintenant, ils peuvent exploser, ils peuvent crever. Bush peut encore négocier un virage en épingle à cheveux, se sauver lui-même et sauver son pays.

Par certains aspects, l’Amérique d’aujourd’hui rappelle la Russie en 1986, au début de la glasnost [ère de la transparence, ndt]. Après que les citoyens soviétiques eurent été autorisés à savoir qui les gouvernaient, et comment, les jours du régime soviétique étaient comptés. La glasnost laissa place à la perestroïka [ère de la reconstruction, ndt]. Aujourd’hui, pour la première fois de toute une génération, les Américains sont à même de voir les hommes qui détiennent le pouvoir, la combinaison toxique entre les démocrates de droite de Lieberman, les néo-libéraux républicains, les néoconservateurs et les conservateurs pur sucre. La guerre contre l’Irak les a amenés à se mettre en avant et les a placés sous les projecteurs. Aujourd’hui, le temps est venu de démonter leur emprise.

Cela ne saurait être renvoyé à plus tard, car la présidence semeuse de discorde de George Deubeuliou Bush est perçue comme la période phare du pouvoir des « blancs » anglo-saxons protestants, en dépit de la prépondérance de ses conseillers juifs. Tous les challengers disponibles pour les prochaines élections – Lieberman, Kelly, voire même Kuchinich – se glorifient de leurs connexions juives et clament leur loyauté indéfectible aux juifs et à l’Etat d’Israël. Dans la configuration politique américaine actuelle, il n’y aura donc pas de réelle alternative à la prépondérance juive. Si Bush échoue lamentablement, il sera présenté par les médias comme un raté « blanc, anglo-saxon et protestant » (« WASP »). S’il est élu, son succès sera perçu comme un grand succès par ses conseillers juifs.

C’est la raison pour laquelle les forces patriotiques américaines ne devraient pas attendre les prochaines élections, ou la fin de la guerre. Elles doivent agir maintenant, en exigeant la suspension du projet de guerre. Elles ont un ennemi, mais cet ennemi ne se trouve pas en Irak. Ce dont le monde a besoin, c’est d’une nouvelle Révolution américaine, aussi importante que le New Deal et l’abolition de l’esclavage. Il s’agit de la révolution contre la monopolisation du discours ; c’est-à-dire des médias et des universités, pour commencer. Au début du vingtième siècle, les Américains ont démantelé la puissante Standard Oil. Ils ont voté, pour ce faire, des lois contre la constitution de monopoles et ils ont définitivement éliminé la menace qui pesait sur la démocratie. Rien n’interdit d’obtenir un succès de la même ampleur aujourd’hui.

[1] : Kathleen & Bill Christison, « A Rose By Another Name : The Bush Administration’s Dual Loyalties », Counterpunch, 13.12.2002.

[2] : http://www.ahram.org.eg/2003/628/op2.htm

[3] : Voici un échantillon qui permettra de voir qu’il ne s’agit sans doute pas d’une coïncidence :

Tout d’abord, Sumner Redstone (né Murray Rothstein) possède pour 8 milliards de dollars d’actions de Viacom, ce qui lui donne le contrôle sur CBS, Viacom, MTV à l’échelle mondiale (Brian Graden, PDG). Très récemment, il a acheté Black Entertainment Television : il a immédiatement supprimé ses émissions relatives aux affaires publiques. Le président de CBS est Leslie Moonves, petit-neveu de David Ben Gourion.

Michael Esner est le principal détenteur de Disney-Capitol Cities, qui détient ABC. David Westin est le PDG d’ABC News. Bien que cette chaîne ait perdu beaucoup de téléspectateurs, son journaliste qui anime le talk-show Nightline, Ted Koppel, est un pro-israélien acharné. Lloyd Braun est président d’ABC Entertainment et Jack Myers y occupe des fonctions importantes.

Bien que Rupert Murdoch, de la chaîne Fox, ne soit pas juif, Mel Karamazin, le président, l’est, ainsi que Peter Chernin, second en importance dans le conglomérat médiatique de Murdoch.

Sandy Grushow est directrice de Fox Entertainment, et Gail Berman en est le président. Murdoch a reçu de nombreuses distinctions de différentes organisations « caritatives » juives.

Jamie Kellner est président et PDG de Turner Broadcasting.

Walter Isaacson est le directeur de l’information de CNN, où l’on trouve également Wolf Blitzer, animateur de la Dernière édition, Larry King du talk-show « Larry King Live », Paula Zahn et Andrea Koppel, fille de Ted (Turner).

Jordan Levin est directeur de Warner Bros. Entertainment.

Howard Stringer est le fondateur de Clear Channel Communications.

Terry Semel, ex co-directeur de Warners, est PDG de Yahoo.

Barry Diller, ancien propriétaire d’Universal Entertainment, est directeur de USA Interactive.

Joel Klein est directeur et PDG de Bertelsmann’s American operations, la plus grande entreprise de publicité au monde.

Mort Zuckerman, président de la Conférence des Présidents des Principales Organisations Juives Américaines [le Crif à la sauce américaine, ndt], possède US News and World Report ainsi que New York Daily News.

Arthur Sulzberger, Junior, publie le New York Times, le Boston Globe et une pléiade d’autres journaux.

Marty Peretz publie le quotidien New Republic, outrageusement pro-israélien. Il en va de même du Weekly Standard, dont le rédacteur en chef est William Kristol.

Donald Graham Jr. est le directeur et le PDG de Newsweek et du Washington Post.

Michael Ledeen, connu pour avoir trempé dans le scandale Iran-Contra (Irangate), publie National Review.

Ron Rosenthal est le directeur de San Francisco Chronicle et Phil Bronstein en est le directeur exécutif.

David Schneiderman possède Village Voice et plusieurs autres hebdomadaires dits « alternatifs ».

Les éditorialistes William Safire, Tom Friedman, Charles Krauthammer, Richard Cohen, Jeff Jacoby, sont les publicistes les plus lus.

Il y a un grand nombre d’animateurs de talk-shaws, tels Michael Savage (ABC), présent sur plus de cent radios, Michael Meved, sur 124 radios et Dennis Prager dont le site ouèbe arbore un drapeau israélien… D’autres encore : Ron Owens, Ben Wattenberg, et un ancien responsable de ZOA, Jon Rothman, travaillent tous à ABC (San Francisco).

A Hollywood, qui fut fondé par des juifs, on trouve bien entendu Stephen Spielberg, David Geffen et Jeffrey Kranzberg, sur Dreamworks, Eisner de la Disney, Amy Pascal, directeur de Columbia et de très nombreux autres.

En ce qui concerne les intellectuels, nous avons NPR, avec le mandarin Daniel Schorr et ses hôtes du week-end Scott Simon et Liane Hansen, Robert Segal, Susan Stanberg, Eric Weiner, Daniel Lev, Linda Gradstein (conférencière incontournable des manifestations pro-israéliennes), qui assure la couverture de Jérusalem, Mike Schuster (dont l’interview bonasse d’Ariel Sharon au lendemain de Sabra et Chatila aurait dû l’amener devant la cour israélienne dans le cadre de l’enquête menée par Hamarabi), ainsi que Brook Gladstein.

Ce ne sont là que des amuse-gueule. Depuis le patron jusqu’aux garçons de livraison, la liste est impressionnante. Même si tous ces gens ne peuvent pas être mis totalement dans le même panier lorsqu’il est question de leur position sur Israël, ils garantissent tous, plus ou moins, qu’il y aura des limites à toute critique éventuelle qu’ils pourraient (accidentellement) formuler à l’égard d’Israël.

[4] : New York Post, 22.02.2003.

[5] : The New Haven Register, 12.11.2002.